France
COVID-19 : l'exécutif doit trancher sur de nouveaux confinements le week-end

Statu quo ou encore un tour de vis ? L'exécutif français doit trancher sur de nouvelles restrictions sanitaires, comme des confinements locaux, face à l'épidémie de COVID-19 qui progresse dans certains territoires sans exploser au niveau national.

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Le Premier ministre Jean Castex (gauche) et le ministre de la Santé, Olivier Véran, sortent d'une réunion à l'Élysée, le 3 mars à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les quais de Seine à Paris, ou les rues des centre-ville du Pas-de-Calais seront-ils aussi déserts samedi et dimanche prochains que la promenade des Anglais à Nice ce week-end ?

Selon une source gouvernementale, Emmanuel Macron, qui réunissait mercredi 3 mars un conseil de défense puis un conseil des ministres, a indiqué qu'il voulait tout faire pour éviter un reconfinement national mais aussi un confinement le week-end.

D'autres mesures sont envisagées, qui pourraient être annoncées durant l'habituelle conférence de presse gouvernementale jeudi, où s'exprimera Jean Castex. Parmi elles, l'interdiction des lieux de forte affluence, comme les quais, ou une nouvelle baisse des jauges dans les commerces, a indiqué la source gouvernementale.

Lundi 1er mars, le président de la République avait donné une perspective de sortie du tunnel, assurant qu'"il faut tenir encore quelques semaines, quatre à six semaines", entre maintien des restrictions, comme le couvre-feu à 18h, et vaccinations pour freiner l'épidémie. "Le retour à une vie plus normale est en vue (...) peut-être dès la mi-avril", a abondé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

"Même si on observe l'impact très probable de la vaccination, et en particulier sur les plus vulnérables du fait de leur âge, la situation reste préoccupante", a souligné de son côté mercredi matin la directrice de Santé publique France, Geneviève Chêne, pour qui "globalement, le taux de mortalité diminue légèrement à la mi-février, de -5%".

"Approche graduée" 

La France a dépassé les 3 millions de personnes qui ont reçu une première dose de vaccin, dont 1,6 avec deux doses, en majorité des personnes âgées et des soignants, et le ministre de la Santé, Olivier Véran, a fait miroiter une accélération en mars, avec "une première vaccination" promise à "6 millions de Français".

Un flacon vide du vaccin contre le COVID-19 de Pfizer-BioNtech, le 2 mars à Garlan, dans l'Ouest de la France.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans cette perspective, Emmanuel Macron devait aussi réunir mercredi 3 mars en fin d'après-midi Jean Castex et les ministres concernés pour étudier les différents scénarios de réouverture des lieux publics et les contours d'un éventuel "pass sanitaire" pour y accéder.

Dans l'immédiat, vingt départements, dont toute la région parisienne, touchée par le variant anglais du virus, plus contagieux, sont toujours sous surveillance. Certains ont vu leur taux d'incidence monter en flèche, comme le Pas-de-Calais et la Seine-Saint-Denis, qui dépassent les 400 cas pour 100.000 habitants sur sept jours, bien au-dessus du seuil d'alerte maximale fixé à 250 par les autorités sanitaires.

"Nous maintenons une approche qui est graduée, qui est ciblée, territoire par territoire (...) la situation n'est pas la même partout", a assuré le porte-parole du gouvernement. Selon la source gouvernementale, des départements où l'incidence est en hausse pourraient être ajoutés à la liste des territoires sous surveillance renforcée, tandis que d'autres pourraient en sortir.

La situation reste très critique dans l'agglomération de Dunkerque, déjà concernée par un confinement le week-end, où le taux d'incidence a dépassé le millier pour 100.000 habitants, mais aussi dans la communauté de communes des Hauts-de-Flandre voisine, où il approche les 900.

"J'avais signalé la semaine dernière qu'on n'avait pas atteint le pic épidémique, et c'est le cas, on est en plein dedans", a déclaré le président de la Commission médicale d'établissement de l'hôpital de Dunkerque, Thierry Paupart.

Conséquence de cette tension, les transferts de patients en réanimation ne se font plus seulement vers des établissements de la région mais aussi à l'extérieur, avec deux malades évacués mardi par hélicoptère vers la Normandie.

"La difficulté, c'est d'assumer le flux constant des patients, l'organisation des transferts dans les autres réanimations, et puis, la gestion au quotidien des organisations hospitalières pour pouvoir accueillir les malades dans les meilleures conditions", a ajouté M. Paupard.

Pas d'explosion 

Graphique montrant l'évolution des hospitalisations et des réanimations en France, au 2 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au niveau national, le nombre de patients atteints de Covid-19 soignés en réa, les cas les plus graves, continue de progresser, avec 3.586 malades mardi 2 mars. Mais si certains territoires sont saturés, le total reste loin des pics de la 2e vague (4.900) et encore plus de la première (7.000). 301 nouveaux décès ont été comptabilisés dans les hôpitaux mardi, un rythme qui demeure stable.

Quant aux contaminations détectées, elles ont connu une nouvelle hausse mais pas d'explosion la semaine dernière, avec 145.419 personnes testées positives entre lundi et samedi, contre 136.314 la semaine précédente.

Certains départements connaissent une légère accalmie, comme la Moselle ou les Alpes-Maritimes.

Alors qu'un couvre-feu à 18h00 est en vigueur sur toute la France métropolitaine depuis la mi-janvier et que les lieux culturels, les bars et les restaurants - excepté pour la vente à emporter - sont fermés en France depuis maintenant 4 mois, d'éventuelles nouvelles restrictions sanitaires sont redoutées.

AFP/VNA/CVN

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