COVID-19 : la France est de nouveau en état d'urgence sanitaire

Paris et huit autres métropoles françaises s'apprêtent à vivre une dernière soirée sans entraves vendredi 16 octobre avant l'entrée en vigueur de couvre-feux nocturnes, au moment où la France fait face à une montée angoissante des cas de COVID.

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Policiers patrouillant pour faire respecter les mesures sanitaires dans une rue de restaurants à Paris, le 6 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans les rues de la capitale flottait, avant les douze coups de minuit, comme un air de réveillon. Vers 22h00, les terrasses des brasseries et restaurants encore ouverts place de la République débordaient de tablées de jeunes, de bouteilles ouvertes et d'éclats de rire.

"On va profiter le plus possible, un resto, tournée des bars et une petite marche avec les copains sur les Champs-Élysées", répond au nom de ses quatre amis Kurtys Magdelon, un étudiant de 19 ans. Un dernier selfie de groupe, tous apprêtés et masqués au pied de la statue de la République, et le petit groupe s'éloigne dans la nuit.

Pour Lyon, Lille, Toulouse, Montpellier, Saint-Étienne, Aix-Marseille, Rouen, Grenoble et toute l'Île-de-France, soit quelque 20 millions d'habitants, le gouvernement a décidé d'instaurer un couvre-feu à vendredi minuit 16 octobre pour quatre semaines au minimum et peut-être, si le Parlement l'approuve, jusqu'au 1er décembre, comme l'a évoqué Emmanuel Macron. Ce sera donc "chacun chez soi de 21h00 à 6h00" dans les zones concernées, a résumé le Premier ministre Jean Castex.

Seule une attestation - disponible sur le site internet du gouvernement - permettra d'y déroger pour aller ou revenir du travail, pour des raisons de santé, pour visiter un proche en situation de dépendance ou sortir son animal de compagnie. Ce couvre-feu entre en vigueur alors que le rebond de l'épidémie se confirme chaque jour, spectaculaire.

"Jamais vu"

Pour certains, le spleen de cette dernière soirée de normalité a pris le pas sur l'envie de faire la fête. "Je suis là, avec ma déprime et ma bière", commente brièvement Jacob Köhler, 27 ans, un Suédois vivant à Paris, qui dit redouter plus que tout "le silence". Dans toutes les villes concernées, les soirées au restaurant vont devoir être écourtées, ce qui provoque l'ire de la profession.

Modalité du couvre-feu entrant en vigueur samedi 17 octobre en Île-de-France ainsi que dans les métropoles de Lille, Grenoble, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Toulouse et Saint-Étienne.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Je n'ai jamais vu ça en cinquante ans que je suis ici. On va fermer le soir, qu'est-ce qu'on peut faire d'autre ? Il faut que nos employés soient dehors à 21h00", s'insurge Stain Roman, gérante de La Mère Buonavista à Marseille. Pas d'exception non plus pour les spectacles. "Les règles doivent être les mêmes pour tous", a tranché le Premier ministre Jean Castex en visite vendredi 16 octobre au CHU de Lille, en balayant la demande d'assouplissement, soutenue par la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, qui aurait permis aux spectateurs de théâtre ou de cinéma de rentrer chez eux après 21h00.

À la veille des vacances de Toussaint, le gouvernement n'a pas interdit les déplacements dans le pays, mais certains territoires ont voulu anticiper un afflux de touristes, comme la station balnéaire huppée du Touquet-Paris-Plage, qui va instaurer à son tour un couvre-feu. En Loire-Atlantique et Vendée, les préfectures ont pris des mesures pour élargir l'obligation de porter le masque.

Le gouvernement défend les couvre-feux comme la seule mesure qui permette d'éviter un reconfinement, au moment où les indicateurs en France se dégradent, et où l'Organisation mondiale de la santé (OMS) juge la situation "très préoccupante" dans le reste de l'Europe.

"C'est effrayant"

"Si on attend tous des pouvoirs publics, on n'y arrivera pas. Il faut rendre les Français acteurs, ils peuvent le faire pour leurs proches, pour vous aussi" les soignants, a lancé M. Castex à Lille. Selon le gouvernement, les couvre-feux n'auront pas de premier impact sur la circulation du virus avant au moins deux à trois semaines.

Une infirmière s'occupe d'une personne âgée présentant des symptômes du coronavirus au service des urgences de l'hôpital André Grégoire à Montreuil,
Photo : AFP/VNA/CVN

Aux urgences de l'hôpital de Montreuil, "c'est effrayant. J'ai l'impression de revenir à mars", a confié le chef du service Hocine Saal. "Toute la difficulté est de prendre en charge à la fois les patients COVID et non-COVID".

En France, le bilan total du nombre de décès attribuables à la maladie depuis le début de l'épidémie s'élève désormais à 33.303. Selon un comptage de l'AFP, il dépasse 1,1 million au plan mondial, officiellement recensés.


AFP/VNA/CVN

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