Après l'annonce du couvre-feu, Castex resserre la vis partout en France

Commerces fermés de 21h00 à 06h00 dans neuf métropoles, attestations de déplacement et aides aux entreprises... Le gouvernement a détaillé le menu des couvre-feux annoncés la veille par Emmanuel Macron face à la "deuxième vague" de COVID-19, avec à la clef de nouvelles aides.

>>Virus : réunions privées interdites à Londres, situation "très préoccupante" en Europe

>>COVID-19 : le Portugal décrète l'état d'urgence de 15 jours

Le Premier ministre français Jean Castex (gauche) à un événement à Loudenvielle (Sud-Ouest de la France), le 5 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

À Paris et dans sa grande couronne, ainsi que dans les huit métropoles en niveau d'alerte maximale (Lyon, Lille, Toulouse, Montpellier, Saint-Etienne, Aix-Marseille, Rouen et Grenoble), "à 21h00, chacun devra être chez soi", a indiqué Jean Castex lors d'une conférence de presse, entouré de quatre de ses ministres.
Ces métropoles, qui concentrent 20 millions d'habitants, sont les plus touchées par la reprise de l'épidémie depuis la rentrée. Le gouvernement prévoit d'y instaurer un couvre-feu dès samedi 17 octobre, 00h00, "pour une durée minimale de quatre semaines" voire "au-delà, si le Parlement le valide", Emmanuel Macron ayant évoqué la date du 1er décembre.
Décidé à éviter toute fronde contre ces nouvelles mesures coercitives, pour l'heure globalement accepté selon les sondages, Jean Castex a souligné que la France traversait "un moment inédit de notre histoire" qui est "appelé à durer encore plusieurs mois", insistant sur la dégradation "nette et rapide" de la situation sanitaire, comme dans d'autres pays européens.
Les derniers chiffres de Santé publique France le confirment : Pour la première fois depuis le lancement des tests à grande échelle, le nombre de nouveaux cas a passé la barre des 30.000, et 88 décès attribuables à la maladie ont été enregistrés en 24 heures (33.125 depuis le début de l'épidémie).
Parmi les mesures "plus strictes" promises par le chef de l'
État, Jean Castex a souligné que "tous les lieux, commerces ou services recevant du public seront fermés" entre 21h00 et 06h00 dans les zones de couvre-feu - à l'exception des "établissements de santé, médico-sociaux" ou encore les restaurants pratiquant la livraison à domicile.
Autre tour de vis : "toutes les fêtes privées - comme les mariages ou les soirées étudiantes - qui se tiennent dans des salles des fêtes, dans des salles polyvalentes ou tout autre établissement recevant du public seront interdites", a-t-il décidé, alors que cette restriction s'appliquait jusqu'alors aux seules zones en alerte maximale. La mesure ne s'appliquera cependant pas ce week-end pour les mariages.
"Ce n'est pas quelque chose d'insupportable, c'est à notre portée", a affirmé M. Castex, en disant compter "sur le sens des responsabilités de chacune et chacun".
Un système d'attestation, similaire à celui mis en place lors du confinement du printemps, sera à nouveau institué avec une amende de 135 euros en cas d'infraction, a précisé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Les personnes qui rentrent ou vont travailler, invoquent un impératif de santé, doivent rendre visite à un proche en situation de dépendance ou promener leur chien pourront circuler munies de cette attestation. Les billets de train ou d'avion après 21h00 vaudront aussi dérogation.
"Indemnité compensatrice" 
Face aux conséquences économiques et sociales désastreuses du confinement au printemps, le ministre de l'
Économie, Bruno Le Maire, a annoncé une extension des aides : toutes les entreprises de moins de 50 salariés situées dans les zones de couvre-feu seront éligibles au fonds de solidarité, jusqu'à 1.500 euros si leur perte de chiffre d'affaires atteint 50%.
Et pour les hôtels, cafés et restaurants, le fonds de solidarité jusqu'à 10.000 euros pourra être perçu en cas de perte de chiffre d'affaires d'au moins 50%, et non plus 70%.
Le chef du gouvernement a annoncé que les personnels soignants renonçant à leurs congés annuels "dans les prochaines semaines", à commencer par les vacances de la Toussaint, recevront une "indemnité compensatrice" de 110 à 200 euros brut par jour.

Les Français portent le masque de protection pour lutter contre le COVID-19, à Paris.
Photo : Xinhua/VNA/CVN

Alors que la crise fait basculer dans la pauvreté des centaines de milliers de personnes supplémentaires, M. Castex a aussi indiqué qu'"une prime de 150 euros sera versée" à chaque personne bénéficiant du revenu de solidarité active (RSA) et de l'ASS (allocation solidarité spécifique), augmentée de 100 euros par enfant. Les bénéficiaires de l'aide personnalisée au logement (APL) toucheront uniquement les 100 euros par enfant, selon Matignon
Dès mercredi 14 octobre, le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt, avait reconnu que se posera "très certainement la question du financement des mesures", en évoquant la possibilité d'amender le budget 2021 en cours d'examen au parlement.
De leur côté, les entreprises ont été invitées à définir "un nombre minimal" de jours de télétravail par semaine, tandis que dans la fonction publique, les administrations devront mettre en place une organisation permettant deux à trois jours de télétravail hebdomadaire.
"L'objectif, c'est de pouvoir continuer à avoir une vie économique; que les écoles, les lycées et les universités soient ouverts, que nos concitoyens puissent travailler tout à fait normalement et qu'il puisse y avoir une vie sociale" même restreinte, avait justifié mercredi 14 octobre Emmanuel Macron.
M. Castex a plaidé pour une "prise de conscience collective" avec "une attention particulière aux plus fragiles, aux plus vulnérables", lors d'une visite de l'AP-HP à Paris en compagnie de la maire PS, Anne Hidalgo, à la veille d'annonces sur l'application du couvre-feu à Paris et sa région par la préfecture.
Mme Hidalgo a d'ailleurs plaidé en faveur de dérogations pour les "spectacles vivants", comme la profession qui envisage notamment d'avancer l'heure des spectacles ou de double les représentations le week-end pour survivre.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top