>>Vaccins : Le Drian veut des "synergies" pour une souveraineté de l'Afrique
>>Coronavirus : le point sur la pandémie dans le monde
Le Premier ministre Jean Castex lors d'une conférence de presse sur la situation sanitaire, le 6 décembre à l'Hôtel Matignon, à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Un conseil de défense sanitaire s'est tenu à la mi-journée pour répondre à une situation qui n'a cessé de se dégrader au cours des dernières semaines.
Malgré cette situation, "l'heure n'est pas à des mesures de jauge, de couvre-feu ou de confinement", a dit le Premier ministre Jean Castex, qui tenait une conférence de presse dans la soirée avec le ministre de la Santé, Olivier Véran, pour en livrer les principales décisions.
Le "bouclier vaccinal" de la France permet d'éviter des mesures trop strictes à trois semaines de Noël, mais il ne suffira pas, a prévenu le Premier ministre. Pour accélérer la vaccination des plus fragiles, le gouvernement va permettre, dès mardi, aux plus de 65 ans d'accéder prioritairement à une dose de rappel, sans avoir besoin d'une prise de rendez-vous.
Alors que le taux d'incidence explose chez les enfants, il renforce les mesures barrières à l'école : à compter de jeudi prochain 16 décembre, le port du masque sera requis dans les cours de récréation et les sports collectifs restreints à partir de lundi 13 décembre. Les brassages devront aussi être limités à la cantine.
Vaccination des enfants facultative
Le gouvernement a ainsi écarté une mesure plus drastique, pourtant sur la table, qui aurait été de fermer les écoles une semaine avant les vacances de Noël.
"On a jamais eu autant de contaminations dans les écoles et là on voit qu'on ne prend pas les mesures qu'il serait nécessaire de prendre", a réagi Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, le premier syndicat du primaire. Elle souhaiterait "revenir à la fermeture de classe dès le premier cas de COVID".
La vaccination des enfants à risque commencera par ailleurs mi-décembre. Une fois le feu vert obtenu des autorités sanitaires et du conseil national d'éthique, il envisage par ailleurs de l'ouvrir "à tous les enfants" de 5 à 11 ans, "sur la base du volontariat, si possible d'ici à la fin de l'année".
Si les restrictions les plus dures sont écartées, le gouvernement fait une exception pour les discothèques, qui fermeront à compter de vendredi 10 décembre jusque début janvier, car "le port du masque est extrêmement difficile, dans ces établissements". L'État promet d'accompagner les entreprises concernées, mais aussi "les secteurs de l'événementiel ou encore des traiteurs" qui verront leur activité impactée par la crise.
Des représentants de ces secteurs seront reçus mardi 14 décembre à Bercy.
"On discutera avec eux du meilleur moyen pour accompagner soit la fermeture dans le cas des discothèques, soit la baisse de chiffre d'affaires dans celui des métiers de l'événementiel", a indiqué le cabinet de Bruno Le Maire.
Des soignants s'occupent d'un patient atteint du COVID-19 dans l'unité de soins intensifs de l'hôpital La Pitié-Salpêtrière, le 30 novembre à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À la faveur d'un variant Delta très contagieux et d'une efficacité vaccinale qui s'émousse avec le temps, le nombre de nouveaux cas quotidiens se compte désormais en dizaine de milliers avec près de 43.000 cas en moyenne sur les sept derniers jours.
Plus inquiétant, le nombre de patients hospitalisés est aujourd’hui supérieur à 12.000, le double d'il y a un mois.
Plusieurs hôpitaux ont réactivé leur "plan blanc", mesure qui permet la déprogrammation d'opérations non urgentes et de solliciter des renforts de personnels.
"Lever le pied"
Pour limiter la diffusion du virus, le Premier ministre a également appelé à l'extension du télétravail, "jusqu'à 3 jours" par semaine dans la fonction publique, 2 à 3 jours ailleurs si cela était possible.
Jean Castex a aussi recommandé aux Français de limiter les "moments de convivialité" en intérieur dans les sphères privées et professionnelles.
"Mon message est très simple : jusqu'aux fêtes de fin d'année, on lève le pied, on arrête, on se protège et on protège ainsi notre capacité à profiter de Noël", a lâché le Premier ministre.
Alors que les rendez-vous pour effectuer une troisième dose de vaccin sont pris d'assaut, le gouvernement promet l'ouverture de nouveaux créneaux. "Pas d'inquiétude, nous avons les doses de vaccin, nous avons les centres et nous avons les libéraux", a assuré Olivier Véran. "Au 30 décembre, plus de 15 millions de Français auront eu un rappel", a-t-il promis.
Pour ne rien arranger, la propagation du variant Omicron pèse comme une épée de Damoclès.
Vingt-cinq cas sont désormais confirmés en France, selon le dernier bilan officiel des autorités sanitaires. Un bilan appelé à évoluer rapidement.
Ce variant est "manifestement plus contagieux, manifestement pas plus dangereux" que le variant Delta, qui reste dominant en France, a dit Olivier Véran. "S'il se mettait à circuler beaucoup, on aurait des contaminations plus importante encore qu'avec le variant actuel", a-t-il mis en garde.
AFP/VNA/CVN