COVID-19
Le Mexique s'apprête à franchir le seuil des 200.000 morts

Le Mexique, 3e pays le plus endeuillé après les États-Unis et le Brésil, va très prochainement franchir la barre symbolique des 200.000 morts du COVID-19.

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Une Mexicaine se fait vacciner contre le COVID-19 à l'Université autonome de Mexico, à Mexico, le 24 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le taux de mortalité pour 100.000 habitants est le 17e plus élevé. Le ministère mexicain de la Santé a recensé mercredi 24 mars 199.627 morts du coronavirus, le rythme des décès fluctuant entre 200 et 1.000 par jour.

Le nombre d'infections dépasse lui les 2,2 millions pour 126 millions d'habitants.

On est loin des prévisions initiales du gouvernement conduit par le président Andres Manuel Lopez Obrador, qui tablait au début de l'épidémie sur 8.000 morts.

La réalité aidant, cette estimation avait par la suite été rapidement revue à la hausse avec 35.000 puis 60.000 décès, un scénario alors qualifié de "catastrophique".

"J'imaginais bien que ça allait être pire que ce que le gouvernement prévoyait. Mais ça l'a été encore plus", confie Alejandro Macias, un épidémiologiste qui a dirigé la stratégie contre le virus H1N1 en 2009.

Adriana Hernandez, veuve de Carlos, premier mort officiel du COVID au Mexique le 18 mars 2020, se souvient de l'incrédulité des autorités et de ses voisins, à l'époque, il y a seulement un an.

"On nous a montré du doigt et menacé de brûler notre maison ... Mais aujourd'hui, comme les autres, nous faisons partie des statistiques", raconte-t-elle.

Le spectre de la troisième vague

Des Mexicains font la queue pour se faire vacciner contre le COVID-19 à Tlalpan, à Mexico City, le 24 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le pays sort pourtant de quelque neuf semaines avec des chiffres laissant espérer une embellie après le cauchemar de janvier. Des records de décès et de contaminations avaient alors été battus, les hôpitaux s'étaient trouvés saturés, notamment dans la capitale et son agglomération.

Mais le scenario d'une troisième vague ne peut pour autant être écarté, le variant brésilien, une mutation beaucoup plus virulente du SARS-CoV-2, circulant dans de nombreux pays d'Amérique latine.

Les autorités mexicaines indiquent n'avoir pour l'heure recensé qu'une dizaine de cas du variant britannique et pas plus de trois cas du variant brésilien, notamment chez une femme rentrée du Brésil fin janvier et aussitôt placée à l'isolement.

Peu enclin à faire de nouvelles prévisions, Hugo Lopez-Gatell, en charge de la stratégie gouvernementale contre le coronavirus, se contente de mettre en garde au moment où des millions de Mexicains se préparent aux vacances de Pâques.

"Il n'y a aucune certitude, ni au Mexique, ni dans le monde, que la courbe épidémique va descendre progressivement", vient-il de déclarer.

Alejandro Macias n'exclut pas non plus une accélération des contaminations dans la foulée de ces vacances, bien que les cérémonies religieuses soient limitées. Il évoque également la possibilité qu'une partie de la population mexicaine "ait développé une certaine immunité".


AFP/VNA/CVN

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