COVID-19 à Tokyo : les organisateurs des JO défendent leurs "contre-mesures"

Les organisateurs des JO-2020 à Tokyo ont défendu jeudi 29 juillet l'efficacité de leurs "contre-mesures" face au coronavirus, alors qu'une vingtaine de nouveaux cas de personnes liées aux Jeux étaient signalés et que le nombre d'infections au Japon battait des records.

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Passants masqués à Tokyo, le 28 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le gouvernement japonais pourrait décider de nouvelles mesures vendredi 30 juillet, notamment l'extension de l'état d'urgence sanitaire à d'autres départements, pour faire face à la dégradation de la situation.

Au moins 193 sportifs, membres de l'encadrement, personnel auxiliaire des JO ou encore journalistes ont été testés positifs au coronavirus au Japon depuis le 1er juillet (dont 109 résidents du pays), selon le dernier pointage jeudi 29 juillet de Tokyo-2020.

Ce recensement quotidien ne prend pas en compte les cas signalés aux aéroports et dans les camps de base des délégations.

La grande majorité de l'équipe d'athlétisme d'Australie a été brièvement placée en quarantaine jeudi matin 29 juillet, et trois athlètes du pays restaient à l'isolement en fin d'après-midi (heure japonaise), identifiés comme cas contact du perchiste américain Sam Kendricks, testé positif au coronavirus.

Tokyo a enregistré jeudi 29 juillet un nouveau record de cas quotidiens de COVID-19 (3.865), le troisième en trois jours, et un nouveau pic d'infections à l'échelle du pays - pour la première fois au-delà des 10.000 cas - a été atteint.

Cependant, le Comité international olympique (CIO) conteste tout lien entre la tenue des Jeux et la nouvelle vague d'infections au Japon, qui avait commencé avant l'événement.

"Autant que je sache, il n'y a pas un seul cas" connu de transmission du coronavirus de sportifs ou du personnel olympique à des habitants de Tokyo, a déclaré jeudi 29 juillet devant la presse Mark Adams, le directeur de la communication du CIO.

"Nous avons probablement la communauté la plus testée au monde et en plus de cela, les restrictions au Village olympique sont drastiques", a-t-il souligné.

Sur "310.000 tests de dépistage, le taux de positivité est de 0,02%", a encore insisté M. Adams, comme pour relativiser les inquiétudes de l'opinion publique japonaise vis-à-vis des Jeux qui se tiennent presque intégralement à huis clos.

"Impact indirect"

Haruo Ozaki, président de l'association médicale de Tokyo, a toutefois estimé que les JO avaient un "impact indirect" sur la courbe des infections à Tokyo, car cette "fête" sportive inciterait les gens à baisser la garde, selon lui.

Mais, d'un autre côté, suivre les JO à la télévision encouragerait les habitants de Tokyo à rester chez eux, a estimé la gouverneure de la capitale Yuriko Koike.

Sièges vides dans le stade olympique de Yoyogi à Tokyo, le 28 juillet.
Sièges vides dans le stade olympique de Yoyogi à Tokyo, le 28 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Pour le moment, les JO n'exercent pas une pression supplémentaire sur le système médical japonais : seulement deux personnes liées à l'événement sont actuellement hospitalisées et les délégations s'appuient généralement sur leurs propres équipes médicales.

L'état d'urgence - un dispositif du gouvernement japonais consistant surtout à réduire les horaires d'ouverture des bars et restaurants et à leur interdire en théorie de vendre de l'alcool - a été réinstauré le 12 juillet à Tokyo et doit durer jusqu'au 22 août.

Selon la chaîne de télévision publique japonaise NHK, le gouvernement a décidé d'étendre l'état d'urgence à trois départements voisins de Tokyo (Chiba, Saitama, Kanagawa), ainsi qu'à celui d'Osaka (Ouest), et en a informé les dirigeants du parti conservateur au pouvoir.

La période irait du 2 au 31 août. Tokyo et le département d'Okinawa (Sud) resterait aussi sous état d'urgence jusqu'au 31 août, selon la NHK.

Le Premier ministre Yoshihide Suga a déclaré jeudi soir 29 juillet à la presse que son gouvernement gérait la situation "avec un sentiment d'urgence" et qu'il consulterait un panel d'experts sanitaires vendredi 30 juillet suite à des demandes de gouverneurs dans les régions afin de "prendre des décisions".

Le Japon a été jusqu'ici moins touché par la pandémie que beaucoup d'autres pays, avec quelque 15.150 décès dus au coronavirus recensés dans l'archipel depuis son apparition.

Mais la vaccination y a démarré plus lentement que dans d'autres pays industrialisés : 27% de la population nationale a reçu deux injections pour l'heure.


AFP/VNA/CVN

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