>>La rentrée des classes sur fond de défis de la gratuité de l'enseignement
>>Rentrée syndicale avec des cortèges masqués dans plusieurs villes françaises
Rentrée scolaire à Vincennes, le 1er novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Contrairement au printemps, les écoles, collèges et lycées restent ouverts pour cette deuxième phase de confinement, destinée à freiner la "deuxième vague" de contamination au coronavirus en France, où quelque 46.290 nouveaux cas ont été enregistrés dimanche 1er novembre, soit environ 10.000 de plus que la veille.
Les établissements sont cependant soumis à un protocole sanitaire renforcé, qui impose notamment le port du masque dès l'âge de six ans (cours préparatoire), alors que, jusqu'aux vacances de la Toussaint, il était seulement obligatoire à partir de 11 ans (collège).
C'est en revanche à tous les élèves que s'est adressé Emmanuel Macron lundi matin 2 novembre pour les assurer de son soutien en cette rentrée "difficile".
"Vous qui reprenez le chemin de l'école, je pense à vous", écrit le président dans un message sur les réseaux sociaux Snapchat, Instagram et Facebook.
"Je sais votre émotion après les attaques terroristes, dont l'une devant une école contre un enseignant", Samuel Paty, décapité le 16 octobre, la veille des vacances, lors d'une attaque jihadiste pour avoir montré en cours des caricatures de Mahomet. Une minute de silence sera organisée dans toutes les classes en sa mémoire à 11h00.
Depuis, la France a connu une autre attaque dans une église à Nice et le plan vigipirate a été porté au niveau "urgence attentat" sur l'ensemble du territoire. Des rondes et patrouilles "fixes et mobiles" de gendarmes et de policiers sont donc prévues dès lundi 2 novembre devant les 60.000 établissements scolaires du pays.
Emmanuel Macron a également évoqué "le virus". "Il faudra du temps, mais nous le surmonterons tous ensemble".
"Je sais que le port du masque toute la journée est difficile. Mais plus nous ferons d'effort, plus vite nous retrouverons une vie normale", a ajouté le chef d'État.
"Ça me gêne"
Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a de son côté souligné l'importance de la continuité pédagogique.
"Ce qui compte, c'est que les enfants ne perdent pas le fil de l'école (...) On sait très bien qu'en milieu familial et dans la vie sociale autre que l'école, en réalité il y a plus de contaminations qu'à l'école, donc aller à l'école n'est pas un risque sanitaire excessif par rapport au reste de la vie", a-t-il déclaré sur France Inter.
Cette rentrée provoque des difficultés nouvelles pour les parents d'élèves.
Un client vient retirer les livres commandés par Internet dans une librairie parisienne, le 31 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"C'est une rentrée particulière, des mesures prises un peu la veille pour le lendemain, comme les masques à partir de six ans, ça oblige les familles à s'adapter dans l'urgence. Ça peut être compliqué quand on a plusieurs enfants à gérer", estime Gautier Guépin, parent d'élève de Lille interrogé par l'AFP.
Un autre, Mohamed Sao, a lui confectionné lui-même des masques pour ses enfants, mais "pour le petit, 9 ans, c'est un peu grand". "Pour lui, (le porter) c'est un petit peu difficile."
"J'ai un enfant handicapé et pour lui c'est difficile de porter un masque toute la journée", dit de son côté Denya Hallou, qui a glissé trois masques jetables dans le cartable de son fils de 7 ans, scolarisé à l'école élémentaire Anatole-France du Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis).
"J'ai chaud avec, ça me gêne. Mais avec le +corona+ c'est pour nous protéger et pour protéger notre famille", glisse Henrielle, 7 ans, masque rose bien positionné sur le visage.
37.000 morts
Hormis le port du masque obligatoire dès 6 ans, le protocole sanitaire renforcé impose des limitations de déplacement à la cantine ou dans la cour de récréation.
"La situation angoisse et inquiète tous nos compatriotes, donc les parents et les élèves", explique Rodrigo Arenas, coprésident de la FCPE, première association de parents d'élèves, lesquels doivent remplir une attestation pour emmener et aller chercher leurs enfants à l'école.
Dimanche 1er novembre, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a évoqué la possibilité de fermer les lycées si les mesures prises ces derniers jours pour freiner l'épidémie ne sont pas "suffisamment efficaces". "Nous adapterons les règles en fonction de ces données", a-t-il dit au Journal du dimanche.
Carte montrant le nombre de personnes en réanimation par région au pic épidémique, en fonction de l'évolution du taux de reproduction, selon des prévisions de l'institut Pasteur. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Premier ministre Jean Castex a fait lui un geste envers les commerçants en annonçant que les grandes surfaces devraient fermer, à partir de mardi 3 novembre, leurs rayons non essentiels, notamment disques et livres.
Plus de 3.500 malades du COVID-19 sont désormais hospitalisés en réanimation ou en soins intensifs, selon Santé Publique France, qui comptabilisait dimanche 1er novembre 231 décès, portant à 37.019 le nombre de morts depuis de le début de l'épidémie.
Alors que les capacités de "réa" doivent être portées à 7.000 lits, l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, a déclaré dimanche s'attendre à un mois "très tendu", avec un pic dans les réanimations prévu pour la troisième semaine de novembre.