France
Après l'attaque, les catholiques de Nice prient sous haute sécurité pour la Toussaint

Sous haute sécurité, les catholiques de Nice se sont rassemblés dimanche 1er novembre pour la Toussaint en priant pour leurs trois "martyrs", tués dans une attaque au couteau dans une de leurs églises il y a trois jours.

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Des gendarmes sont déployés à proximité de la basilique de Nice, le 31 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'assaillant présumé de cette attaque qualifiée de "terroriste islamiste" par le président Emmanuel Macron, un Tunisien de 21 ans arrivé en Europe le 20 septembre par l'Italie, est hospitalisé après avoir été blessé lors de son arrestation.

Un Tunisien de 29 ans suspecté de l'avoir "côtoyé lors de son trajet migratoire", était toujours en garde à vue dimanche 1er novembre, ainsi que deux autres personnes arrêtées à Grasse (Alpes-Maritimes), a indiqué une source proche du dossier. En revanche, trois hommes interpellés les 29 et 30 octobre à Nice ont été relâchés sans aucune charge contre eux.

À Nice, dimanche 1er novembre, de nombreux fidèles ont assisté aux différentes messes de la Toussaint dans des églises surveillées par des militaires, mitraillette en bandoulière, a constaté un journaliste de l'AFP.

"J'appréhendais, j'avais peur de venir", explique Claudia, 49 ans. Rassurée par la présence des forces de l'ordre, elle s'est finalement décidée à assister à l'office religieux à l'église du Vœu dans le centre-ville.

"Abomination"

Le déploiement des forces de sécurité a été renforcé dans toute la France, placée en vigilance maximale attentats après cette attaque et la décapitation mi-octobre d'un professeur de collège de la région parisienne, Samuel Paty, qui avait montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors d'un cours sur la liberté d'expression.

Brahim Issaoui, un Tunisien de 21 ans originaire de la ville de Sfax, auteur de l'attaque au couteau à l'église Notre-Dame de Nice, le 30 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Jésus dit toujours qu’il faut aimer ses ennemis mais je ne peux pas aimer quelqu’un qui a tué des croyants, c’est difficile de pardonner, même en tant que chrétien", confie Léo Pansard, 29 ans, en sortant de la messe dans une ville déjà meurtrie par un attentat jihadiste le 14 juillet 2016, qui avait fait 86 morts.

Jeudi 29 novembre, trois fidèles - Vincent Loques, le sacristain, Nadine Devillers, 60 ans et Simone Barreto Silva, une Brésilienne de 44 ans résidant en France - ont été tués dans la basilique Notre-Dame de l'Assomption.

Quelque 150 personnes, parmi lesquelles le maire de Nice, Christian Estrosi, ont participé à 18h00 à "une messe de réparation", a constaté un journaliste de l'AFP.

"L'abomination du geste terroriste a entaché la destination et la vocation de ce lieu", a déclaré l'évêque de Nice, Mgr André Marceau, à l'entrée de la basilique dont les lumières avaient été éteintes. Ce lieu a été profané "à travers ces trois vies volées au nom d'un faux visage de Dieu ou d'idéologie perverse, toxique et mortifère", a-t-il dénoncé.

À Toulouse, des imams et leur famille ont participé à une messe dans une église d'un quartier populaire : "Ces gens sans esprit ni raison veulent faire une autre interprétation (du Coran). Nous la récusons fermement", a déclaré au côté du curé de l'église du Saint-Esprit de Bagatelle l'un des imams de la mosquée Al-Rahma, Lahouary Siali.

La Toussaint, parmi les principales fêtes catholiques, célèbre chaque 1er novembre les saints connus ou inconnus. Le lendemain, les prières s'adressent aux défunts à qui l'on rend visite au cimetière.

Malgré la propagation du COVID-19 qui a conduit au reconfinement des Français, les cultes ont obtenu une dérogation jusqu'à lundi 2 novembre inclus, après quoi les messes avec public seront suspendues.

Apaiser

Hommage à Nice aux victimes de l'attaque de la basilique, le 31 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après la mort de Samuel Paty, Emmanuel Macron avait souligné que la France ne "renoncerait pas aux caricatures", suscitant des manifestations et des appels au boycott des produits français dans certains pays musulmans.

Samedi 31 novembre, le chef de l'État a tenté, dans un entretien à la chaîne qatarie Al-Jazeera, d'apaiser la situation en disant comprendre que des musulmans puissent être "choqués" par ces caricatures, mais qu'elles ne justifiaient pas la violence.

Dans un entretien à la Voix du Nord, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a affirmé que l'assaillant présumé, Brahim Issaoui, qui serait arrivé à Nice 48 heures avant l'attaque, était "manifestement" venu "pour tuer".

"Bien sûr, il appartient au procureur antiterroriste de définir quand son projet meurtrier s’est construit", a-t-il indiqué.

Le parquet national antiterroriste tente de déterminer si l'assaillant a bénéficié de complicités.

"La poursuite de l'analyse" des deux téléphones retrouvés dans ses affaires et "l'enquête côté tunisien" seront "déterminantes", avait indiqué samedi 31 novembre une source proche du dossier.

La Tunisie s'est dite prête à coopérer pleinement avec les autorités françaises. L'auteur présumé, Brahim Issaoui avait des antécédents judiciaires de droit commun - violence et drogue.

AFP/VNA/CVN

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