Québec sous le choc après un double meurtre au sabre le soir d'Halloween

Le Québec accusait le choc dimanche 1er novembre après qu'un homme de 24 ans armé d'un sabre japonais et portant un déguisement médiéval a tué deux personnes et en a blessé cinq autres lors de la soirée d'Halloween dans le centre-historique de la ville de Québec, pour une raison encore inconnue.

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Un camion de pompiers devant le bâtiment de l'Assemblée nationale après une attaque à l'arme blanche, le 1er novembre à Québec.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'homme, qui souffre de troubles mentaux selon plusieurs médias, voulait "faire le plus de victimes possible" mais n'était a priori pas "associé à un groupe terroriste", a annoncé dimanche 1er novembre la police lors d'une conférence de presse.

Lors d'une brève comparution devant un juge en visioconférence en fin d'après-midi, il s'est vu notifier des accusations pour deux meurtres et cinq tentatives de meurtres, a-t-on appris auprès de son avocat, Benoît Labrecque.

Le suspect, sans antécédents judiciaires, avait prémédité son attaque, selon la police. Armé d'un sabre "de type katana", il a semé la terreur et la mort dans les rues du Vieux Québec, cherchant ses victimes dans les rues de la ville, peu fréquentées en raison notamment de la pandémie de coronavirus qui a limité les festivités d'Halloween.

Il a été arrêté sans résistance après plusieurs heures de chasse à l'homme.

"Hier soir on a été plongé dans une nuit d'horreur lorsqu'un homme de 24 ans, qui ne réside pas à Québec, s'est présenté chez nous avec l'intention de faire le plus de victimes possible", a expliqué le directeur de la police du Québec, Robert Pigeon. "Tout porte à croire qu'il aurait choisi ses victimes au hasard".

L'homme s'appelle Carl Girouard, selon plusieurs médias, et n'avait pas d'antécédents judiciaires. Une perquisition a été menée dimanche 1er novembre à son domicile de Ste-Thérèse près de Montréal, selon ces sources.

Deux Français, installés au Québec depuis quelques années, figurent au nombre des blessés.

Le pronostic vital des cinq blessés n'est pas engagé mais certains ont subi des "lacérations importantes", a précisé le patron de la police.

Les deux personnes tuées résidaient à Québec : François Duchesne, 56 ans, et Suzanne Clermont, 61 ans. Les blessés sont quatre hommes âgés de 19 à 67 ans, et une femme de 24 ans, a précisé la police jointe par l'AFP.

"Ce matin, j’ai appris par une voisine qui la connaissait que c’est une de nos voisines proches, quelqu’un à qui on dit bonjour tous les jours en souriant," a dit Anne Pasquier, une voisine de Suzanne Clermont, une coiffeuse qui habitait la rue des Remparts.

Samedi soir 31 novembre, elle n’a "pas eu le temps de traverser la rue parce qu’il est arrivé à ce moment-là et l’a décapitée”, a-t-elle ajouté, une information non confirmée officiellement.

"Elle était charmante. Elle avait un bon sens de l'humour," a confié Jean-Pierre Ajmo, 82 ans, un ami, parlant d'"un vrai choc".

Dimanche après-midi 1er novembre, des fleurs avaient été déposées et une bougie allumée devant son domicile.

François Duchesne, l'autre victime, était directeur des communications et marketing au Musée national des beaux-arts de Québec, a affirmé Jean Rousseau, conseiller municipal.

Les agressions se sont déroulées samedi 31 novembre en fin de soirée dans le Vieux Québec, notamment dans le quartier du célèbre Chateau Frontenac, haut-lieu touristique de la capitale de la province francophone canadienne.

Problèmes de "santé mentale"

Un homme de 24 ans, accusé d'avoir tué deux personnes et d'en avoir blessé cinq autres avec un sabre japonais samedi soir 31 novembre, a été arrêté dimanche 1er novembre à Québec par la police.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le Premier ministre fédéral Justin Trudeau a dénoncé une "terrible tragédie". "J'ai le cœur brisé pour les proches des deux personnes tuées dans cette horrible attaque", a-t-il réagi dimanche.

Le maire de Québec, Régis Labeaume, a dénoncé un drame "hallucinant, terrifiant", qui "dépasse l'entendement", et a évoqué des problèmes de "santé mentale" du suspect.

"Ce matin, j'ai la nette impression de rejouer dans un vieux film, un film dont l'action se déroulait le 29 janvier 2017 à la mosquée de Québec", a-t-il dit lors de la conférence de presse de la police.

Ce jour-là, un homme proche des milieux d'extrême droite, Alexandre Bissonnette, avait ouvert le feu sur les fidèles rassemblés pour prier à la mosquée de Québec, tuant six personnes et en blessant grièvement plusieurs autres. Il a depuis été condamné à la prison à vie.

"Je sens le besoin de rappeler que ce drame ne remet pas en question le fait que cette ville est une des plus sécuritaires au monde, mais il est difficile, quasiment impossible de prévoir les conséquences de la folie découlant visiblement de problèmes de santé mentale", a-t-il ajouté.

AFP/VNA/CVN

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