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La maire de Paris Anne Hidalgo annonce sa candidature à la présidentielle le 12 septembre à Rouen. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Aujourd'hui, je suis prête, c'est pourquoi, avec cette force chaleureuse qui m'entoure, humblement, consciente de la gravité de cet instant et pour faire de nos espoirs la réalité de nos vies, j'ai décidé d'être candidate à la présidence de la République", a lancé en fin de matinée devant quelques centaines de soutiens Mme Hidalgo sur les docks de Rouen, dans la ville du maire socialiste Nicolas Mayer-Rossignol, un proche.
Un site idéal pour illustrer la reconversion industrielle à travers la transition écologique, qui sera l'un des thèmes centraux de sa campagne. Elle a d'ailleurs promis "un plan sur 5 ans pour décarbonner l'économie".
Rouen permet aussi de donner "une dimension nationale" à sa candidature, face au procès en parisianisme qui est fait à celle qui est à la tête de la capitale depuis 2014.
"Le quinquennat qui s'achève devait unir les Français, il les a divisés comme jamais. Il devait régler des problèmes sociaux, il les a aggravés. Il devait protéger notre planète, il a tourné le dos à l'écologie", a tancé la socialiste.
Un constat "sévère" que la socialiste a réitéré dans la soirée au JT de France 2 pendant que sa concurrente d'extrême droite Marine Le Pen s'exprimait sur TF1. Anne Hidalgo a expliqué qu'elle était devenue candidate face à une situation "inquiétante" et parce qu'Emmanuel Macron avait "tourné le dos à l'écologie".
Héritage de la gauche
"Je veux avec vous tout faire pour réparer, (...), pour bâtir une France plus juste", a mis en avant la maire de Paris, se revendiquant de "la gauche de Jaurès, de Blum et de Mendès France, de Mitterrand".
"Ce sera le rendez-vous de la première femme présidente de la République avec les femmes françaises", a-t-elle clamé, souhaitant l'égalité réelle des salaires hommes-femmes.
La candidate a réitéré sa promesse d'augmentation des salaires, sans évoquer spécifiquement le doublement des salaires des enseignants qu'elle entend mettre en oeuvre.
Elle veut aussi "rendre concrète la promesse républicaine" et "que tous les enfants de France aient la même chance que celle qui m'a été donnée", a affirmé l'immigrée espagnole arrivée en France à 2 ans et qui a choisi la nationalité française à 14 ans.
Devant des soignants en psychiatrie rencontrés dans l'après-midi, elle a dit sa volonté d'un "plan massif pour l'hôpital" et a défendu une "décentralisation aboutie" faisant confiance aux élus.
Des propositions détaillées dans son livre Une femme française (Éditions de L'observatoire) à paraître le 15 septembre.
"Elle a parlé de réconciliation, d'apaisement, il faut que chacun puisse se sentir à sa place, respecté", a souligné Nathalie Appérée, maire de Rennes, qui fera partie des élus dont elle va s'entourer.
Pour Nathalie Le Meur, adhérente à l’association Rouen Respire, "Anne Hidalgo a fait de Paris une ville tournée vers l’écologie et nous espérons qu’elle fera de la France un pays tourné également vers l’écologie".
A droite, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, en lice pour 2022, a jugé sur BFMTV "légitime" la candidature d'Anne Hidalgo mais a renvoyé dos à dos le "parti socialiste, Emmanuel Macron et Marine Le Pen" pour leur "ivresse de la dépense publique".
Jordan Bardella, le numéro un pendant la campagne présidentielle du Rassemblement national, a lui raillé la candidature de la socialiste qui "a transformé les quartiers de notre capitale en terrains vagues", en écho à une poignée de manifestants qui, à distance, ont brandi quelques instant une pancarte "Paris aujourd'hui, demain la France. Stop au saccage", en référence à la campagne contre les travaux dans la capitale.
Anne Hidalgo, clairement soutenue par le numéro un du PS Olivier Faure, qui a salué dimanche 12 septembre sa "détermination", et d'autres poids lourds comme l'ex-ministre Martine Aubry, est créditée actuellement de 7 à 9% des voix selon les sondages, "mais c'est à partir d'aujourd'hui que tout commence", estime Mathieu Klein, le maire de Nancy (PS).
Selon le sénateur PS Rémi Féraud, "c'est l'automne qui va déterminer quel candidat va porter une dynamique" face à la multiplication des prétendants à gauche, dont Jean-Luc Mélenchon, l'ex-socialiste Arnaud Montebourg, le communiste Fabien Roussel et le candidat issu de la primaire écologiste de fin septembre.
AFP/VNA/CVN