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Les Anglais Owen Farrell (droite) et David Ribbans après la victoire contre l'Argentine dans le match pour la troisième place de la Coupe du monde de rugby 2023, le 27 octobre au Stade de France à Saint-Denis. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les supporters anglais auraient sans doute signé des deux mains avant le début de la compétition si on leur avait dit que leur équipe finirait sur le podium deux mois plus tard.
Après une année de galère ponctuée par le limogeage l'hiver dernier du sélectionneur Eddie Jones, remplacé au pied levé par Steve Borthwick, le XV de la Rose venait de boucler sa préparation par une défaite historique contre les Fidji (30-22) dans son jardin de Twickenham.
On pouvait alors même se demander s'il serait en mesure de sortir de son groupe parmi l'Argentine, le Japon et les Samoa, mais son entrée en lice dans le tournoi avait donné des premiers éléments de réponse.
C'était déjà face aux Pumas, le 9 septembre à Marseille. Il y faisait nettement plus chaud et plus sec que ces derniers temps en région parisienne, ce qui n'avait pas empêché les Anglais de poser les bases, peu ambitieuses offensivement, de leurs succès des semaines suivantes.
Très vite réduits à 14, ils s'étaient appuyés sur leur agressivité défensive et la réussite au pied de leur ouvreur George Ford, auteur de trois drops ce soir-là, pour dominer des Sud-Américains sans idées (27-10).
La tristesse de l'ailier argentin Emiliano Boffelli après la défaite contre l'Angleterre, le 27 octobre au Stade de France. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sept semaines ont passé depuis. Ford a laissé l'ouverture à Owen Farrell, revenu de suspension, les adversaires savent très bien à quoi s'attendre, mais la recette fonctionne toujours.
Elle a failli surprendre les Springboks, passés au forceps en finale la semaine dernière (16-15), et a pris d'entrée l'Argentine à la gorge vendredi 27 octobre.
Comme un symbole, c'est le troisième ligne Ben Earl, révélation anglaise du tournoi, qui, lancé plein fer dans la défense adverse, a permis aux siens de prendre rapidement les devants (13-0, 13e).
Sanchez rate l'égalisation
Les hommes de Borthwick ont tout de même joué à se faire peur, passant brièvement derrière au score au retour des vestiaires après un exploit individuel de Santiago Carreras, contré deux minutes plus tard par le jeune talonneur Theo Dan.
L'Anglais Sam Underhill à l'offensive contre l'Argentine, le 27 octobre au Stade de France. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À l'issue d'une semaine perturbée par l'affaire Tom Curry, qui affirme avoir été la cible d'une injure raciste de la part du talonneur sud-africain Bongi Mbonambi, les Anglais ont serré les dents jusqu'au bout.
Jusqu'à ce que l'expérimenté Nicolas Sanchez (35 ans) manque la pénalité de l'égalisation et que l'éternel George Ford stoppe une dernière offensive de l'électrique Mateo Carreras.
Les quadruples finalistes de la Coupe du monde (1991, 2003, 2007 et 2019) terminent pour la première fois à la troisième place après avoir perdu la petite finale de 1995.
"Ce tournoi était une étape importante dans notre construction et nous voulions le finir sur une bonne note", a réagi Farrell. "Cette équipe se bat jusqu'à la dernière minute. Nous avons fait ce qu'il fallait pour arracher la victoire".
L'Argentine échoue elle à égaler son meilleur résultat dans un Mondial. La génération bronzée de 2007 (Agustin Pichot, Juan Martin Hernandez, Felipe Contepomi...) attendra son héritière.
Le cru 2023 était trop limité pour espérer mieux qu'une demi-finale, qu'il doit surtout à une partie de tableau particulièrement dégagée, avec le pays de Galles en quarts.
"On voulait gagner ce match pour donner l'envie à la nouvelle génération dans notre pays de prendre le relais", a regretté le talonneur et capitaine Julian Montoya. "On a commis quelques erreurs, des choses qu'on n'a pas su contrôler".
La finale samedi 28 octobre (21h00) entre les survivants de l'autre partie, Nouvelle-Zélande et Afrique du Sud, devrait être d'un autre niveau.
AFP/VNA/CVN