Mondial-2023 de rugby : Cane ou la revanche du "sous McCaw"

Contesté depuis sa nomination en tant que capitaine des All Blacks en 2020, Sam Cane peut être l'homme qui mènera la Nouvelle-Zélande vers un quatrième titre, après leur qualification (44-6) en finale du Mondial-2023 aux dépens de l'Argentine, vendredi 20 octobre au Stade de France.

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Le 3e ligne de la Nouvelle-Zélande, Sam Cane, récupère un ballon, lors de la demi-finale du Mondial de rugby, remporté contre l'Argentine le 20 octobre au Stade de France à Saint-Denis. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Une forme de revanche pour Cane, 31 ans, désigné très tôt comme le successeur de l'immense Richie McCaw, mais qui aura finalement vécu une grande partie de sa carrière dans l'ombre de la légende black.

"C'est un garçon qui a façonné son capitanat au mental", a expliqué à l'AFP l'ancien flanker Olivier Magne, présent au Stade de France en tant que consultant pour RTL. "Il est véritablement devenu capitaine grâce à sa résilience".

Face aux Pumas, Cane, comme ses partenaires, n'a pas été génial, s'astreignant à des tâches défensives sans tenter d'en faire trop. Ses 15 placages réussis, aucun manqué, et deux ballons grattés dans les rucks ont été moins visibles que les sept essais de ses coéquipiers, mais pas moins importants. De fait, avec un tel écart de niveau entre les deux équipes, il n'a pas eu à forcer son talent.

"De toute façon, il n'est pas un joueur brillant, dans le sens où ce n'est pas lui qui va illuminer une partie. Cane est plus dans la besogne, à ne jamais rien lâcher", a encore souligné Magne.

Au Stade de France, et ce jusqu'à sa sortie à la 66e minute, c'est auprès de Cane que les Blacks s'en sont remis pour rendre propres les phases d'attaque.

Des ballons plutôt exploités par ses compères de la troisième ligne, Ardie Savea, pas loin d'être le meilleur Néo-zélandais depuis le début de la compétition, qui s'est illustré par ses crochets, et Shannon Frizell, auteur de deux essais face à l'Argentine en ayant fait parler sa force brute.

Début de tournoi frustrant

Mais le capitaine All Black est incontestablement celui qui symbolise le mieux le renouveau de la Nouvelle-Zélande, en finale d'un Mondial pour la 5e fois de son histoire, mais sur qui personne n'avait vraiment misé à l'orée du tournoi.

Touché au dos, Cane a dû renoncer au match d'ouverture perdu face à la France (27-13), puis à la promenade de santé face à la Namibie (71-3), avant d'être rétabli face à l'Italie (96-17) en phase de groupe et de retrouver la pleine possession de ses moyens contre l'Irlande en quarts (28-24) pour réaliser son meilleur match avec le maillot noir.

Au meilleur moment en somme, car il y avait, il faut en convenir, beaucoup à prouver.

Lors de la tournée victorieuse de ces mêmes Irlandais en Nouvelle-Zélande en 2022, Peter O'Mahony, son vis-à-vis, l'avait méchamment chambré sur le terrain lui assénant en pleine déconfiture black : "tu n'es juste qu'un sous Richie McCaw" ("a shit McCaw", dans une expression plus fleurie dans la langue de Shakespeare).

Dès lors, c'est allé de mal en pis pour Cane, désigné responsable dans son pays des mauvais résultats de l'équipe et dont la presse, très virulente à son encontre, réclamait la destitution.

"Mais il s'est accroché", conclut Magne. "Il ressemble beaucoup à cette équipe des All Blacks, loin d'être la plus brillante de l'histoire, mais qui est là, en finale".

Et la Nouvelle-Zélande de rêver de devenir la première nation à glaner quatre titres. Ce serait Cane, symbole de sa résilience, qui alors soulèverait la coupe Webb Ellis. Comme David Kirk en 1987 et, surtout, comme Richie McCaw en 2011 et 2015.

McCaw à qui il pourrait donc bien succéder, certes peut-être inférieur à lui dans le gotha des All Blacks, mais en se montrant à la hauteur du rôle qui lui a été confié.

AFP/VNA/CVN

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