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L'arrière du XV de France Brice Dulin contre l'Italie en Coupe d'automne des nations le 28 novembre 2020 au Stade de France. |
Au coup d'envoi, dimanche 6 décembre, les Bleus ne totaliseront que 68 sélections au total dans leur XV de départ, dont trente pour le seul Brice Dulin. Dans le camp d'en face, 772 capes vont les contempler, dont 103 pour Ben Youngs. Le centre Owen Farrell (87 sél.) ou l'ouvreur George Ford (71 sél.) comptent aussi, chacun, plus d'expérience internationale que toute l'équipe de France réunie.
Une vaste revue d'effectif rendue obligatoire par le compromis entre la LNR et la FFR qui limite à trois les présences sur les feuilles de match pour les internationaux. Charles Ollivon, Antoine Dupont, Romain Ntamack ou Gaël Fickou ont donc cédé leur place à Selevasio Tolofua (23 ans, 0 sélection), Baptiste Couilloud (23 ans, 4 sélections), Mathieu Jalibert (22 ans, 7 sélections) ou Yoram Moefana (20 ans, 1 sélection).
Une situation ubuesque, selon la presse anglaise, qui a évoqué "une farce" et une "équipe désespérément appauvrie" pour le Crunch final de l'automne. "Vous vous doutez bien que cette petite phrase a fait son chemin dans notre groupe cette semaine", a prévenu le manager français Raphaël Ibanez.
"On ne va pas se laisser faire", a également promis l'ancien talonneur (98 sélections entre 1997 et 2006).
Couilloud capitaine pour sa première titularisation
L'entraîneur du XV d'Angleterre sur le terrain d'entraînement de Teddington, près de Londres, le 5 décembre 2020. |
Dix mois après la défaite au Stade de France (24-17), la seule du XV de la Rose en 2020, intervenue après avoir promis l'enfer aux jeunes Bleus de l'époque, Eddie Jones a cette fois joué la prudence: "Ce n'est pas un avantage. Personne ne part avec un coup d'avance. On sera sur un pied d'égalité sur le terrain dimanche 6 décembre", a tempéré le sélectionneur anglais.
"Il ne faut jamais sous-estimer une équipe française", a-t-il également assuré.
Les Bleus n'ont clairement pas goûté les remarques narquoises venues d'Angleterre. "Ces piques sont un moteur", assure le troisième ligne Anthony Jelonch tandis que l'ouvreur Louis Carbonel veut en profiter pour "engranger de l'expérience".
En écho du flanker Cameron Woki, qui parle d'un "grand défi", le deuxième ligne Killian Geraci promet que ces Bleus encore verts vont à Twickenham "avec des ambitions, pour faire quelque chose".
Mais les Anglais, pragmatiques, n'ont pas l'intention de faire de cadeaux aux jeunes Coqs. Surtout pour leur première avec des spectateurs.
Environ 2.000 privilégiés pourront ainsi venir à Twickenham et chanter "Swing Low Sweet Chariot" à tue-tête pour soutenir ce XV de la Rose invaincu depuis sept matches et cette sortie de route au Stade de France.
Car finalement, ce XV de France de néophytes n'a pas grand chose à perdre. "Si on les domine, on marque un peu les esprits; si on se fait dominer, c'est le jeu...", confesse d'ailleurs le pilier Hassane Kolingar, qui vivra seulement sa deuxième cape pour sa première titularisation.
Les Bleus ne se sont plus imposés en Angleterre depuis une victoire 22-15 en août 2007. Depuis, les Français, au complet ou non, ont sombré à sept reprises, dont des déculottées historiques en 2015 (55-35) ou en 2019 (44-8). Des (contre)-performances à éviter pour terminer 2020 en beauté.
AFP/VNA/CVN