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Le patron de Lufthansa Carsten Spohr (gauche), le président du gestionnaire du BER Engelbert Luetke Daldrup et le directeur général d'Easyjet Johan Lundgren (droite), lors d'une conférence de presse à l'ouverture du nouvel aéroport international de Berlin, le 31 octobre. |
Deux avions spéciaux de Lufthansa et d'Easyjet, en provenance respectivement de Munich et de l'aéroport berlinois voisin de Tegel, ont atterri sans encombre samedi 31 octobre sur les pistes de l'aéroport Willy-Brandt (BER) à Schönefeld, au sud-est de la capitale allemande.
"Il s'agit d'un jour historique", a affirmé le patron de l'allemand Lufthansa, Carsten Spohr, lors d'une conférence de presse. "Je n'arrive toujours pas à y croire", avait-il plaisanté avant de quitter Munich.
À cet égard, le ministre des Transport Andreas Scheuer a émis le vœu que ce jour marque "la fin des blagues sur le BER", devenu au fil des années la risée de toute l'Allemagne.
Aucune grande fête n'a été prévue, en raison de la situation sanitaire mais aussi de l'invraisemblable série noire qui a frappé ce grand projet issu de la réunification : défaillances, malfaçons, faillites, soupçons de corruption, négligences, démissions retentissantes.
Charge "énorme" pour le climat
Bravant la pluie et la grisaille, plusieurs centaines de militants de diverses associations de défense de l'environnement ont manifesté contre l'inauguration, sous forte surveillance policière, selon des journalistes de l'AFP.
"L'avion représente une charge énorme pour le climat. Nous n'avons pas besoin d'un nouveau grand aéroport", a affirmé Ludwig Bräutigam, 50 ans, du collectif écologiste "Extinction Rebellion".
Une quarantaine de militants de l'association "Am Boden bleiben" ("Rester au sol"), déguisés en pingouins parce que ce sont "des oiseaux cools qui ne volent pas", ont protesté dans le hall du terminal principal.
Gouffre financier, le "BER", dont la construction a débuté en 2006, aurait dû ouvrir en grande pompe en 2011.
En 2012, le chantier avait été interrompu car les dispositifs de sécurité incendie ne fonctionnaient pas, et la cérémonie d'inauguration en présence de la chancelière Angela Merkel avait précipitamment été annulée.
Système d'éclairage défaillant, escaliers mécaniques trop courts, erreurs de planification, défauts de construction, soupçons de corruption... La succession des avanies a terni la réputation d'efficacité de l'Allemagne.
AFP/VNA/CVN