Coup de pouce au covoiturage pour allier économies et écologie

Le gouvernement a annoncé mardi 13 décembre un coup de pouce de 100 euros en faveur des automobilistes qui se mettront au covoiturage en 2023, sur les courts comme sur les longs trajets.

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Une prime de 100 euros sera versée aux automobilistes qui se mettront au covoiturage en 2023.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cette prime sera versée aux seuls nouveaux inscrits sur les plateformes de covoiturage.

Pour les trajets du quotidien (moins de 80 km), 25 euros seront versés dès le premier trajet et 75 euros supplémentaires si neuf trajets sont réalisés dans les trois mois suivants.

Les distances plus longues, qui représentent une très large majorité des trajets, sont aussi encouragées : une autre prime de 100 euros, cumulable, sera versée aux nouveaux inscrits ayant réalisé trois trajets.

Après un premier plan initié par Elisabeth Borne en 2019 et des années COVID difficiles pour le covoiturage, le gouvernement veut donner un nouveau coup d'accélérateur à cet autostop organisé.

La France est en pointe en la matière et le gouvernement y trouve son compte : le covoiturage combat la fin du monde (embouteillages et pollution) comme la fin du mois, offrant une petite compensation quand le litre d'essence atteint voire dépasse deux euros.

"Boule de neige"

Alors que Blablacar a fait exploser le marché du covoiturage longue distance, il s'agit surtout de mettre l'accent sur le covoiturage domicile-travail. Si la pratique a décollé avec les grèves et les envolées des prix des carburants, elle ne représente encore que 900.000 trajets par mois.

Ce covoiturage au quotidien marche bien à Rouen ou Montpellier : ces agglomérations subventionnent les plateformes de covoiturage, créant des lignes plus ou moins régulières pour bien moins cher qu'une ligne de bus.

Le bonus permet d’"entretenir cette boule de neige", s'est félicité Olivier Binet, président de la plateforme Karos, alors que "le plus difficile est de faire son premier covoiturage". 90% des conducteurs qui font le saut enchaînent 80 covoiturages sur les 12 premiers mois, selon sa plateforme.

"C'est le plan dont on rêvait", a lancé le cofondateur de Blablacar, Nicolas Brusson, lors de la présentation du nouveau coup de pouce à Reims.

À Witry-les-Reims, à quelques kilomètres de la capitale du champagne, la plateforme Ecov a inauguré mardi un dispositif de covoiturage sans rendez-vous le matin de 07h00 à 09h00.

Un panneau indique une aire de covoiturage, près de Toulouse, le 5 avril 2018.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans le "royaume de l'autosolisme" qu'est le Grand Reims, selon sa présidente Catherine Vautrin (ex-LR), les passagers se signalent via une application et un panneau lumineux s'allume au bord de la route pour Reims. Les automobilistes qui s'arrêtent reçoivent 0,50 euro par passager.

"Gain écologique"

"Dans ce territoire comme dans beaucoup d'autres en France, on a besoin de la voiture", a souligné le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune. "La cible n'est pas la voiture en elle-même mais la voiture individuelle et polluante".

Dans le cadre du plan, le gouvernement prévoit de soutenir les collectivités qui proposent des incitations financières, à hauteur de 50 millions d'euros pour 2023. Il compte également pousser les employeurs ou les organisateurs d'évènements sportifs à coordonner plus de trajets partagés.

L’idée est de convaincre des automobilistes au-delà des milieux modestes. "Il y a un vrai intérêt financier mais ça représente aussi un gain écologique et social important : on rencontre des gens, des amis, des collègues", explique M. Binet.

Cinquante millions d'euros de bonus seront par ailleurs versées directement aux usagers via les plateformes de covoiturage.

Une somme équivalente sera enfin consacrée au cofinancement d'aires de covoiturage ou de voies dédiées, à hauteur d'un euro versé pour un euro investi par les collectivités.

Le but est de passer de 900.000 trajets à trois millions dans quelques années.

Tripler le nombre de covoitureurs permettrait d'éviter l'émission de 4,5 millions de tonnes de CO2 par an, selon le ministère des Transports.

Ce plan 2023 sera analysé et mis à jour au cours des années suivantes, a souligné le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.

Pour Pierre Leflaive, du Réseau Action Climat, il "va dans le bon sens" mais devrait s’accompagner d'une "augmentation drastiques des investissements dans les transports en commun et les infrastructures cyclables".

AFP/VNA/CVN

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