>>Le bilan passe à 260 cas de contamination au Vietnam
>>Plus de 20.000 morts aux États-Unis, messes de Pâques sans fidèles
Le Premier ministre britannique Boris Johnson après sa sortie d'hôpital, le 12 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Tout aurait pu basculer" : ce sont les premiers mots de Boris Johnson dans une vidéo publiée par ses services, à sa sortie de l'hôpital où il est resté une semaine, dont trois jours en soins intensifs.
M. Johnson, 55 ans, a affirmé que le service public de santé britannique, le NHS, lui "avait sauvé la vie", alors que l'épidémie a désormais tué plus de 10.000 personnes au Royaume-Uni.
La maladie COVID-19 a fait à ce jour plus de 112.500 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, un chiffre qui a doublé en un peu plus d'une semaine. Les États-Unis sont désormais le pays le plus touché, avec 550.000 cas recensés, le cap des 20.000 morts franchis samedi 11 mars, selon l'université Johns Hopkins.
En Europe, la pandémie a tué plus de 75.000 personnes, dont 80% en Italie, en Espagne, en France et au Royaume-Uni, selon un bilan établi dimanche matin 12 avril par l'AFP à partir de sources officielles.
L'Italie a toutefois annoncé dimanche soir 12 avril son bilan le plus faible en plus de trois semaines, avec 431 décès dans les dernières 24 heures (près de 20.000 morts au total). Depuis le 19 mars, le chiffre quotidien était systématiquement au-dessus des 500 morts.
Dans un monde "opprimé par la pandémie, qui met à dure épreuve notre grande famille humaine", le pape François en a appelé à "la contagion de l'espérance", au cours de sa traditionnelle bénédiction "Urbi et Orbi" prononcée cette année, virus oblige, à l'intérieur d'une basilique Saint-Pierre vide.
"Oublier les égoïsmes"
En mondovision, mais entouré d'une dizaine de servants et prélats, le chef spirituel d'1,3 milliard de catholiques, sur 2,4 milliards de chrétiens, a demandé à l'Europe de retrouver "un esprit concret de solidarité", à "avoir recours" à "des solutions innovantes" et à oublier "les égoïsmes".
Les photos des fidèles scotchés sur les bancs de l'Église du Saint Rosaire vide, le 12 avril à Angeles City, aux Philippines. |
Églises désertées, cérémonies sans fidèles, services religieux sur écran... Le dimanche de Pâques, qui commémore la résurrection du Christ selon la tradition chrétienne, s'est déroulé dans des conditions inédites, avec des images hallucinantes des monuments célèbres et grandes places dépeuplés partout sur la planète.
À Jérusalem, pour la première fois en plus d'un siècle, le Saint-Sépulcre, où le Christ a été enterré selon cette tradition, a été fermé au public durant tout le week-end.
Au Portugal, c'est dans une petite décapotable blanche, une statuette de la Vierge de Fatima posée sur le toit de la voiture ouvrant, qu'un prêtre a parcouru les rues de sa paroisse près de Lisbonne pour bénir les croyants. "Bien que le temple soit fermé, l'Église reste vivante", s'est-il réjoui.
À Londres, l'archevêque de Canterbury Justin Welby, chef spirituel des Anglicans, a célébré Pâques avec une vidéo enregistrée dans sa cuisine.
Accord inédit sur le pétrole
Pendant ce temps, les principaux pays producteurs de pétrole sont convenus dimanche soir 12 avril de la "plus grande baisse de production de l'histoire", soit près de 10 millions de barils en moins par jour, dans l'espoir de faire remonter les prix du pétrole.
La rapidité de la propagation du coronavirus, qui a pénalisé ces dernières semaines la demande, au moment où l'offre de brut était déjà fortement excédentaire, avait surpris Ryad et Moscou, qui se mènent une guerre des prix depuis début mars.
Il s'agit d'un "très bon accord pour tous!", a tweeté le président américain Donald Trump. Il "sauvera des centaines de milliers d'emplois dans le secteur de l'énergie aux États-Unis". Son pays est devenue une nouvelle ligne de front de l'épidémie, avec New York au cœur de la tourmente, qui n'en finit plus de compter ses morts - 8.638 dimanche 12 avril pour ce seul État.
Un soignant remercie les passants qui l'applaudissent devant l'hôpital Gregorio Marañon de Madrid, le 12 avril. |
Avec un total de 75.011 morts (pour 909.673 cas), l'Europe reste le continent le plus durement touché par la pandémie. Derrière l'Italie, l'Espagne compte 16.972 décès, avec un bilan quotidien de 619 morts dimanche 12 avril, reparti à la hausse après trois jours consécutifs de baisse.
La France constate "une très légère baisse" du nombre de patients en réanimation pour le quatrième jour consécutif, ainsi que du nombre de personnes décédées ces dernières 24 heures à l'hôpital, avec 310 morts (contre 345 la veille) pour un total de 14.393 morts.
Panique en Turquie
La timide tendance à la baisse de la tension hospitalière dans plusieurs pays montre toutefois que le confinement commence à porter ses fruits.
Pour autant, les contacts des personnes âgées avec leur environnement en Europe vont devoir rester limités au moins jusqu'à la fin de l'année en raison de la pandémie, a averti la présidente de la Commission européenne, Ursula van der Leyen. En France, le président Emmanuel Macron, qui doit s'adresser aux Français lundi soir 13 avril, envisage une prolongation du confinement au moins jusqu'au 10 mai.
À Istanbul, le pont de Galata désert en plein confinement, le 12 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a refusé dimanche 12 avril la démission de son puissant ministre de l'Intérieur, Süleyman Soylu. Ce dernier est critiqué de toutes parts pour avoir pris de court des millions de Turcs vendredi soir 10 avril, en annonçant l'entrée en vigueur deux heures plus tard d'une interdiction de sortir pendant le week-end dans les 30 plus grandes villes du pays.
Cette annonce au dernier moment a provoqué la ruée de milliers de Turcs paniqués dans les commerces pour y faire des provisions, au mépris des règles de distanciation sociale.
Copier 500 fois "je suis désolé"
La Chine, où l'épidémie est globalement endiguée, a annoncé dimanche 12 avril 97 nouveaux "cas importés" de contamination, principalement le fait de Chinois rentrant chez eux depuis l'étranger, un niveau jamais atteint depuis début mars et la publication de ce décompte.
Partout, le confinement pèse sur les humains confinés, et certains violent l'interdiction de sortir. En Inde, la police s'est distinguée en obligeant dix touristes étrangers qui étaient sortis dans les rues de Rishikesh, une ville au pied de l'Himalaya, à écrire 500 fois "je suis désolé" pour les sanctionner.
AFP/VNA/CVN