>>Des fêtes de Pâques amères pour les chrétiens, au chômage pour cause de coronavirus
>>Pâques sur écran au temps du coronavirus
Le pape François préside la veillée pascale, dans la basilique Saint-Pierre vide de fidèles, le 11 avril au Vatican |
C'est sur l'immense place Saint-Pierre noire de monde que le souverain pontife préside habituellement la messe de Pâques, le plus important moment liturgique de la tradition chrétienne, qui célèbre la résurrection du Christ.
Puis à midi, 10h00 GMT, il rejoint en temps normal la loggia du palais apostolique pour son allocution de Pâques puis sa bénédiction "Urbi et Orbi", à la ville de Rome et au monde. Livrant à chaque fois un tour d'horizon des zones de conflits de la planète.
Mais cette année, François respectera le strict confinement ordonné en Italie et à la Cité du Vatican, en restant dans la basilique Saint-Pierre entouré d'un minuscule groupe de célébrants, les fidèles pouvant le suivre sur Mondovision ou sur internet.
"L’obscurité et la mort n’ont pas le dernier mot", a souligné le pape dans une homélie prononcée samedi soir 11 avril dans la basilique, à la veille de Pâques, en soulignant que cette fête constitue "une annonce d'espérance".
"Tout ira bien, disons-nous avec ténacité en ces semaines, nous agrippant à la beauté de notre humanité et faisant monter du coeur des paroles d’encouragement. Mais, avec les jours qui passent et les peurs qui grandissent, même l’espérance la plus audacieuse peut s’évaporer", a-t-il noté lors de la Vigile pascale. Or "nous pouvons et nous devons espérer", malgré des "jours tristes".
"Ça suffit les guerres!"
François s'était récemment associé à l'appel lancé par l'ONU en faveur d'un cessez-le-feu immédiat et mondial afin de préserver, face au coronavirus, les civils les plus vulnérables dans les pays en conflit.
Des voitures de police sur la place Saint-Pierre, le 11 avril au Vatican |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Faisons taire le cri de mort, ça suffit les guerres! Que s’arrête la production et le commerce des armes, parce que c’est de pain et non de fusils dont nous avons besoin", a-t-il lancé samedi soir 11 avril dans son homélie prononcée dans la basilique Saint-Pierre, en présence seulement d'une dizaine de célébrants et d'une dizaine de fidèles.
Le coronavirus a fait plus de 100.000 morts dans le monde et forcé la moitié de l'humanité au confinement, mais l'impact de la pandémie sur les guerres au Moyen-Orient reste incertain.
En guerre depuis cinq ans, et théâtre de l'une des pires crises humanitaires, le Yémen a annoncé vendredi 10 avril un premier cas de contamination de nouveau coronavirus. Mais un cessez-le-feu décrété unilatéralement à partir de jeudi 9 avril par la coalition militaire menée par l'Arabie saoudite, alliée du pouvoir au Yémen, ne semble pas tenir. Et en Syrie, les combats font rage dans l'Est de la province de Homs (Centre).
Les célébrations de Pâques, qui coïncident habituellement avec une arrivée massive de touristes à Rome, font depuis quelques années l'objet d'un énorme dispositif de sécurité anti-attentats. Cette année, dans des rues totalement vides, les forces de l'ordre ont été chargées d'effectuer des contrôles renforcés pour dissuader les Romains d'aller prendre l'air en propageant le coronavirus.
À Jérusalem, pour la première fois en plus d'un siècle, le Saint-Sépulcre - considéré comme le lieu le plus sacré du christianisme - sera fermé au public durant tout le week-end pascal en Israël. Une messe de Pâques y sera célébrée également sans public.