Coronavirus : le marché automobile européen chute de 76,3% en avril

Le marché automobile européen a poursuivi sa descente aux enfers en avril, s'écroulant de 76,3% sur un an, affecté par la fermeture des concessionnaires à cause du coronavirus dans de nombreux pays, selon des chiffres publiés mardi 19 mai par les professionnels du secteur.

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Des véhicules neufs au port de Southampton, en Grande-Bretagne, le 8 mai.
Photo : Xinhua/VNA/CVN

Les immatriculations de voitures neuves avaient déjà chuté de 55,1% en mars. Particulièrement touchés, les constructeurs français ont reculé plus que la moyenne en avril: les livraisons du groupe Renault (avec Dacia, Lada et Alpine) ont baissé de 79% sur le mois et celles de PSA (Peugeot, Citroën, Opel/Vauxhall, DS) de 81,2%, a annoncé l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) dans un communiqué.

Seules 270.682 voitures particulières neuves ont été mises sur les routes de l'Union européenne le mois derniers, contre 1,14 millions en avril 2019.

Cet effondrement est le résultat de la paralysie du commerce automobile. "Le premier mois complet de restrictions liées au COVID-19 a provoqué la plus forte chute de la demande automobile jamais enregistrée" en Europe, "la plupart des concessionnaires (ayant été) fermés à travers l'UE", a déclaré l'ACEA.

Tous les marchés nationaux ont subi une chute à deux chiffres. Mais l'Italie (-97,6%), l'Espagne (-96,5%) et la France (-88,8%) ont été parmi les plus durement touchés, pénalisant Renault et PSA qui y réalisent une part importante de leur activité. L'Allemagne a subi un recul un peu moins catastrophique (-61,1%).

Le marché britannique a lui chuté de 97,3%. Mais, Brexit oblige, l'ACEA établit désormais ses statistiques pour l'UE hors Royaume-Uni, en retraitant les chiffres de 2019 afin de permettre les comparaisons d'une année sur l'autre.

En cumul, de janvier à avril, le recul du marché européen atteint -38,5%, un retard qui n'a aucune chance d'être complètement rattrapé sur l'année, même en cas de reprise forte.

La plupart des usines automobiles étaient encore au ralenti ou à l'arrêt à la mi-mai et les ventes n'ont redémarré que très lentement après la levée des mesures de confinement.

"On est sur une crise profonde, comparable à celle de 2008-2009, voire pire. On pourrait avoir en Europe une baisse du marché de 22% cette année par rapport à l'an dernier", a déclaré Xavier Mosquet, expert automobile du BCG.

"Il est probable que les consommateurs en Europe vont mettre du temps à redevenir acheteurs d'automobiles", a-t-il ajouté, jugeant nécessaire un plan de soutien à l'échelle du continent.

Outre les constructeurs français, le numéro un européen Volkswagen a subi une chute de 72,7% de ses livraisons en avril.

Parmi les principaux groupes, le plus faible recul a été enregistré par BMW (y compris Mini) à -65,3%, quand son rival du haut de gamme, Daimler, a perdu 78,8% de ses immatriculations.

Plombé par l'effondrement du marché italien, Fiat Chrysler, en cours de fusion avec PSA, a subi la plus lourde chute (-87,7%).


AFP/VNA/CVN

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