France
Coronavirus : la vague grossit, la barre des 500 morts en 24 heures franchie

La vague épidémique grossit encore en France, avec plus de 500 morts en 24 heures, et les transferts de malades s'accélèrent jeudi 2 avril en Île-de-France afin de soulager des hôpitaux arrivés à saturation.

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Une infirmière surveille l'installation d'un malade dans un train médicalisé à la gare d'Austerlitz à Paris, le 1er avril.

Le nombre de patients en réanimation a dépassé mercredi soir 1er avril les 6.000, soit plus que la capacité de lits de réanimation du pays avant la crise, qui était de 5.000.

Selon le dernier bilan officiel, l'épidémie a provoqué un total de 4.032 décès en un mois. Ce chiffre ne prend pas encore en compte les bilans notamment dans les maisons de retraite, qui sont en cours de compilation et que les autorités espèrent pouvoir donner à partir de jeudi 2 avril, a indiqué Jérôme Salomon, directeur général de la Santé.

Après le Grand Est, c'est l'Île-de-France qui est touchée de plein fouet avec plus de 9.600 personnes hospitalisées. "Nous sommes au bout de nos capacités d'hospitalisation", a averti mercredi 1er avril Aurélien Rousseau, directeur de l'Agence régionale de santé d'Île-de-France.

Il faut donc alléger la pression en transférant des patients vers des régions pour l'heure moins frappées, et 36 malades ont ainsi été évacués mercredi 1er avril à bord de deux TGV vers la Bretagne.

Cent malades supplémentaires devaient être transférés depuis des hôpitaux de la région parisienne vers le Centre-Val de Loire, la Normandie et les Pays de la Loire par des rotations d'hélicoptères entre les 1er et 2 avril.

Un nouveau TGV médicalisé doit par ailleurs évacuer vendredi 3 avril des patients de la région Grand Est, toujours saturée. L'Autriche va à son tour accueillir au moins trois patients français transférés de cette zone.

Les transferts de patients constituent "une excellente solution : pour donner de l'oxygène aux hôpitaux parisiens il faut envoyer nos patients dans des zones où la maladie ne devrait pas arriver d'ici deux ou trois semaines", a expliqué Philippe Juvin, chef des urgences à l'hôpital Georges Pompidou, également président de la fédération LR des Hauts-de-Seine.

Gestion de "très court terme''

Depuis la première opération de ce type le 18 mars, "288 patients lourds ont été transférés vers des régions moins en tension et ce nombre est amené à progresser dans les jours et semaines qui viennent", avait indiqué mardi 31 mars Jérôme Salomon.

Après la Polynésie, Mayotte, la Guadeloupe et la Martinique ont imposé à leur tour mercredi 1er avril un couvre-feu sur tout leur territoire entre 20h00 et 05h00 pour mieux faire respecter les mesures de confinement.

Le Premier ministre Edouard Philippe, qui a évoqué mercredi 1er avril une sortie progressive du confinement mis en place le 17 mars face à l'épidémie, s'est montré rassurant sur la pénurie de certains produits comme la morphine et les antibiotiques. "Nous avons de quoi tenir durablement" en termes de stocks de médicaments, a-t-il affirmé mercredi soir, tout en faisant état d'une gestion "de très court terme".

Un policier contrôle un promeneur, le 31 mars à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Concernant le processus et le calendrier envisagés pour la fin du confinement, pour l'heure imposé jusqu'au 15 avril, M. Philippe a estimé "probable que nous ne nous acheminons pas vers un déconfinement général et absolu, en une fois et pour tout le monde".

S'exprimant devant la nouvelle mission d'information de l'Assemblée nationale sur la gestion gouvernementale de la crise, il a évoqué "un déconfinement qui serait régionalisé" et "sujet à une politique de tests, en fonction, qui sait, de classes d'âge", espérant présenter une ébauche de stratégie "dans les jours qui viennent".

"Jours plus difficiles"

Aux côtés du ministre de la Santé Olivier Véran, il a fait face à de nombreuses questions sur le manque de masques de protection, de tests ou de moyens pour les hôpitaux.

"Les jours qui viennent seront encore plus difficiles, mais il y a aussi des signes d'espoir : si l'on regarde le nombre d'admissions en réanimation sur la totalité du territoire national, ce chiffre se stabilise", a conclu Edouard Philippe après 3h20 de grand oral.

Face à la pénurie d'équipements, notamment de protection, la France a commandé "plus d'un milliard et demi de masques en France et à l'étranger", a indiqué M. Véran à l'Assemblée.

En outre, un consortium d'industriels s'est créé avec l'objectif de fabriquer 10.000 respirateurs d'ici à la mi-mai.

Alors que les congés scolaires de la Zone C (Île-de-France et Occitanie) commencent vendredi soir 3 avril, les élèves concernés et leurs parents, confinés depuis 16 jours, ne pourront pas partir en vacances, a rappelé le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.

Sur le plan économique et social, 337.000 entreprises ont demandé à avoir recours au dispositif du chômage partiel, pour 3,6 millions de salariés, soit un salarié du privé sur cinq. Selon l'entourage de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, cela représenterait une dépense potentielle de 11 milliards d'euros sur une durée de trois mois, bien plus que les 8,5 milliards prévus par le projet de loi de finances rectificative.

Première grande marque à sombrer, l'enseigne de chaussures André a été placée en redressement judiciaire.

Difficultés économiques aussi en vue aussi dans le football français avec la décision de BeIN de suspendre, après Canal+, ses versements à la Ligue des droits TV, faute de compétitions à retransmettre.

AFP/VNA/CVN

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