Coronavirus
En Bretagne, des tissus nautiques aux visières de protection

Coronavirus oblige les entreprises s'adaptent. Dans le Morbihan, une société de fabrication de tissus nautiques s'est reconvertie dans l'urgence dans la production de visières de protection pour soignants, tandis qu'un spécialiste de lits médicalisés tourne à plein régime.

Le PDG de Guardtex, Thierry Plague, porte une visière de protection contre la propagation du coronavirus à l'usine de matériel de voile Guardtex à Sarzeau, le 31 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Fabriqués à Sarzeau (Morbihan), avec des "matériaux souples", ces visières, largement utilisées en Chine pendant la crise du coronavirus, ont l'avantage de pouvoir être portées toute la journée, et aussi lavées. Il s'agit d'"une protection mécanique" qui s'adapte à la tête, "un écran évitant la projection de postillons tout simplement", a indiqué Thierry Plagué, PDG de Guardtex.

L'entreprise, qui produit habituellement des tissus pour les bateaux de course au large, a d'abord livré le CHU de Brest avant de recevoir des commandes. Les visières partent "dans les hôpitaux, les centres de soins, les ephad et les entreprises qui veulent se remettre au travail et ont besoin d’augmenter les mesures barrières prises pour protéger leur salariés", explique le PDG.

Approchée par l'Agence régionale de santé (ARS) de Bretagne pour produire des masques, l'entreprise a "imaginé de faire une protection avec les matériaux avec lesquels on a l'habitude de travailler", souligne M. Plagué. "À l'origine, on l'a fait pour que les gens puissent poursuivre leur activité professionnelle. On n'en a pas fait un produit destiné aux personnels de santé, mais la majorité des commandes que l'on reçoit aujourd'hui, c'est pour les hôpitaux", relève le patron de Guardtex, connue aussi sous le nom de Sellerie nautique Aerec (SNA).

Une quinzaine de salariés travaillent actuellement 24h/24 pour produire 2.000 visières par jour. "On est dans une situation très compliquée. Les personnes sont très mobilisées, très fières, on a pris des personnes en renfort."

Un lit toutes les quatre minutes

Si théoriquement, la capacité de production pourrait atteindre 20.000 visières/jour, "le principal souci, c'est l'approvisionnement en matériaux" indique M. Plagué qui demande aux fournisseurs de cristal souple, néoprène, et d'auto-agrippant de se faire connaître.

Le PDG de Guardtex, Thierry Plague, et une employée qui fabrique des visières de protection à l'usine de matériel de voile Guardtex, le 31 mars à Sarzeau, dans le Morbian.
Photo : AFP/VNA/CVN

Comme l'entreprise "va bientôt arriver à saturation, j'ai proposé aux industries du nautisme, notamment, de leur fournir les plans et les fichiers nécessaires à la fabrication de ce bouclier pour éviter qu’ils perdent du temps" à essayer de les produire. Pour le PDG, cette visière n'a qu'une limite : "C'est un écran, ce n'est pas le remède miracle contre le coronavirus, mais une des mesures barrières".

À quelques dizaines de kilomètres de Sarzeau, à Pluvigner, la société Hill-Rom, spécialisée notamment dans la fabrication de lits médicalisés, tourne elle aussi à plein régime. "On a dû faire face à l’augmentation de plus de 30% de l’activité" et "il a fallu ajuster notre capacité", explique Marc Capdeville, directeur du site, qui constate : "On est passé à 1.200 lits par semaine en fabrication. Il faut savoir qu’on sort un lit toutes les quatre minutes".

"L’impact, c’est de tourner en deux équipes (...) Cela commence à 5h00 du matin jusqu’à 10h00 le soir. On a fait appel à de l’intérim pour faire face à cette afflux de commandes", poursuit le directeur. "Ces lits, développe M. Capdeville, vont dans l’hôpital sur la réanimation, le moyen séjour, le court séjour... Ce sont des lits de réa mais (utilisés) au-delà". "En fait, résume-t-il, un lit c’est une vie".


AFP/VNA/CVN

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