Face au coronavirus, la COP26 de Glasgow reportée

La conférence internationale sur le climat COP26 qui devait se tenir à Glasgow en novembre est reportée en raison de la pandémie de nouveau coronavirus, a annoncé mercredi 1er avril le gouvernement britannique, recevant le soutien des associations environnementales.

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Le Premier ministre britannique Boris Johnson parle lors de la présentation de la COP26, le 4 février à Londres.

"Compte tenu de l'impact mondial et continu du COVID-19, la tenue d'une COP26 ambitieuse et inclusive en novembre 2020 n'est plus possible", a détaillé le gouvernement britanniquesur son site internet, précisant que le sommet aurait bien lieu dans la ville écossaise mais en 2021, à une date qui sera communiquée ultérieurement.

Cette décision a été prise par les représentants de l'ONU en matière de changement climatique, en accord avec le Royaume-Uni et ses partenaires italiens, précise le communiqué, alors que la pandémie s'accélère.

Le secrétaire de l'ONU, Antonio Guterres, a dit "soutenir" cette décision, estimant qu'éliminer le virus était la "priorité absolue". "Cette crise humaine dramatique est aussi un exemple de la vulnérabilité des pays, des sociétés et des économies face aux menaces existentielles", a-t-il indiqué dans un communiqué.

Le nouveau coronavirus, apparu en décembre en Chine, a infecté plus de 900.000 personnes sur la planète, dont au moins 200.000 aux États-Unis, faisant plus de 46.000 morts, selon un décompte effectué mercredi 1er avril par l'AFP à partir de sources officielles.

"Le monde est confronté à un défi mondial sans précédent et les pays se concentrent à juste titre sur la lutte contre le COVID-19. Pour cette raison, la COP26 est reportée", a expliqué son président Alok Sharma dans un tweet.

Quelque 30.000 personnes, dont 200 chefs d'État et de gouvernement, étaient invitées à ce sommet de onze jours, crucial pour limiter la hausse des températures dans le monde.

La secrétaire de l'ONU chargée du changement climatique, Patricia Espinosa, a pour sa part estimé que le "COVID-19 est la menace la plus urgente à laquelle l'humanité est confrontée aujourd'hui", appelant tout de même à ne pas "oublier que le changement climatique est la plus grande menace (...) sur le long terme", selon des propos cités dans le communiqué du gouvernement britannique.

"Logique" et "compréhensible"

C'est aussi l'avis de la plupart des ONG, qui ont unanimement estimé nécessaire le report de cette conférence au vu de la situation sanitaire mondiale, tout en exhortant les gouvernements à ne pas en oublier le climat pour autant.

Pour le président de la branche écossaise de l'Association Les Amis de la Terre, Richard Dixon, reporter le sommet est "logique", car maintenir sa tenue en novembre ferait courir le risque que "certaines parties du monde ayant contracté le coronavirus plus tard qu'en Europe en soient exclues".

Dans une interview à l'AFP, il a estimé que des négociations qui se feraient sans la participation "des parties les plus pauvres du monde" seraient un "désastre".

"Reporter le sommet de l'ONU sur le climat est compréhensible", a pour sa part jugé Sebastian Mang de Greenpeace, mais "cela ne change rien à l'obligation qu'a l'Union européenne de relever son objectif climatique pour 2030 avant la fin de l'année".

Même son de cloche du côté d'Alden Meyer, le spécialiste en négociations climatiques, pour qui le report constitue la "bonne décision" mais qui met en garde : "Si les événements peuvent être reportés, le changement climatique ne s'arrêtera pas, même en cas de pandémie aux proportions épiques".

Alors que l'épidémie va d'autant plus toucher ceux qui sont déjà selon lui victimes du changement climatique, l'expert appelle à "ne pas ralentir les efforts nationaux et internationaux" en matière de climat, conseillant de "donner la priorité" après la crise aux investissements respectueux de l'environnement et de la santé.

Car une fois la pandémie maîtrisée, les ONG craignent en effet que l'environnement ne passe au second plan par rapport à la relance de l'économie. La directrice par intérim de l'association de lutte contre la pauvreté Oxfam, Chema Vera, a ainsi appelé les gouvernements à "éviter de répéter les mêmes erreurs que celles commises après la crise financière mondiale de 2008, lorsque les plans de relance ont provoqué un rebond des émissions" de CO2.


AFP/VNA/CVN

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