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Park Geun-Hye a été placée en détention vendredi matin 31 mars en Corée. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La descente aux enfers continue pour Park Geun-Hye. Après avoir perdu son statut de présidente de Corée du Sud, la femme politique a été arrêtée et placée en détention jeudi soir 30 mars (vendredi matin en Corée) dans le cadre du scandale pour corruption qui avait précipité sa destitution.
Après une audience marathon jeudi 30 mars, le tribunal central de Séoul a émis un mandat d'arrêt contre l'ex-présidente pour corruption et abus de pouvoir, ainsi que pour avoir livré des secrets gouvernementaux. Park Geun-Hye, qui se trouvait dans les bureaux du procureur dans l'attente de la décision du tribunal, a été immédiatement conduite dans un centre de détention près de Séoul.
Levée d'immunité
"Il est justifié et nécessaire d'arrêter (Mme Park), étant donné que des accusations clés sont étayées et qu'existe le risque de destruction de preuves", a expliqué le tribunal dans un communiqué. Son arrestation et son placement en détention provisoire constituent une étape de plus dans la disgrâce de celle qui avait pourtant réalisé un score record lors de la présidentielle de 2012. Ce scrutin avait fait d'elle la première femme à accéder à la fonction suprême en Corée du Sud.
Cette descente aux enfers a débuté en milieu d'année dernière avec les révélations sur les agissements de son amie de 40 ans et sulfureuse confidente de l'ombre, Choi Soon-Sil, qui n'occupait aucune fonction officielle. Cette dernière est actuellement jugée, notamment pour avoir profité de sa proximité avec la présidente afin de soutirer des millions de dollars à des conglomérats sud-coréens. Les révélations s'accumulant, l'Assemblée nationale a décidé début décembre de destituer la présidente afin de lever son immunité qui empêchait la justice d'enquêter sur elle.
120.000 pages
Cette destitution a été validée le 10 mars par la Cour constitutionnelle, ce qui a permis son audition marathon, la semaine dernière pendant 21 heures, par des magistrats du parquet qui ont finalement requis son arrestation. Complice présumée de Choi, Park est accusée d'avoir "abusé de ses énormes pouvoirs et de son statut de présidente pour recevoir des pots-de-vin des entreprises, ou pour violer les principes de la liberté de gestion des entreprises", a affirmé lundi le parquet qui l'accuse en outre d'avoir "fait fuiter des informations confidentielles importantes sur des affaires d'État".
Les magistrats du parquet, qui ont remis un dossier d'accusation de 120.000 pages au tribunal du district central de Séoul, estiment qu'il serait "contraire aux principes d'équité" que l'ex-présidente ne soit pas placée en détention alors que Mme Choi est derrière les barreaux. Park est le troisième ancien chef de l'État à être arrêté dans une affaire de corruption en Corée du Sud. Les anciens hommes forts Chun Doo-Hwan et Roh Tae-Woo ont purgé des peines de prison pour ce motif dans les années 1990.
Présidentielle anticipée le 9 mai
L'ex-présidente de 65 ans rejette toutes les accusations et accuse son amie d'avoir abusé de sa confiance. Choi est soupçonnée de s'être servie de son influence sur la présidente pour contraindre divers conglomérats, dont le mastodonte Samsung, à verser près de 70 millions de dollars à deux fondations sous son contrôle. Il est aussi reproché à l'ancienne présidente d'avoir accordé des faveurs politiques aux capitaines d'industrie qui s'étaient montrés généreux avec Choi, parmi lesquels Lee Jae-Yong, l'héritier de Samsung. Lee a placé en détention provisoire et inculpé.
L'ex-présidente est en outre accusée d'avoir laissé sa confidente, qui n'a pas été plus loin que le lycée et n'avait aucune habilitation en matière de sécurité, mettre son nez dans certaines affaires d'État, y compris les nominations au sommet. Selon le quotidien Chosun Ilbo, qui cite un de ses avocats, Mme Park est "restée sans voix" en apprenant que le parquet réclamait son arrestation. Depuis qu'elle a quitté la présidence, elle passe "des nuits blanches", a dit un autre. Une présidentielle anticipée aura lieu le 9 mai.
AFP/VNA/CVN