Coopération vers la communauté économique aseanienne en 2015

Le 1er janvier 2015, la coopération au sein de l'ASEAN tournera la page avec la communauté économique de l'ASEAN (AEC). Un processus que le Vietnam se doit de préparer soigneusement.

En 15 années de participation à l'ASEAN, le Vietnam s'est affirmé dans la région. L'année dernière, il a achevé l'application des réductions et dispenses de taxes d'importation sur 10.054 catégories de produits dont totalement exonérés. Il a également rempli le 7e engagement de libération du commerce et des services, relatif à 90 des 155 catégories de services.

Ces dernières années, l'ASEAN est devenue le premier partenaire et le 2e importateur du Vietnam. Entre 2003 et 2010, le commerce bilatéral a été multiplié par 8,8 et a atteint 24 milliards de dollars grâce à une croissance annuelle moyenne de 27%. Si au début, le Vietnam n'exportait que des produits de valeur modérée, aujourd'hui ce n'est plus le cas puisqu'il exporte des produits industriels.

Selon l'agenda, le Vietnam et l'ASEAN continueront jusqu'en 2015 de libéraliser le commerce dans un total de 128 segments. Le Vietnam est le premier pays de cette association à avoir ratifié l'Accord d'investissement global de l'ASEAN avec engagement d'ouverture du marché et application de centaines de mesures destinée à instituer l'AEC dans les secteurs de l'agriculture, du transport et des communications, des télécommunications, de la propriété intellectuelle, de la concurrence, de la protection des consommateurs...

Le vice-ministre de l'Industrie et du Commerce, Nguyên Câm Tu, souligne que la naissance de l'AEC est une opportunité de renforcement de la coopération régionale dont l'objectif est de construire un marché commun, un espace de production unifié fondé sur une "convergence" des politiques et réglementations en matière de commerce et d'investissement.

Un marché commun est un marché intégré, au sein duquel la circulation des biens, des services, des investissements, des capitaux et des travailleurs est libre. Et son objectif est bien sûr de développer l'économie d'une région constituée de 10 pays membres totalisant un PIB de 1.500 milliards de dollars et plus de 600 millions de consommateurs.

L'AEC est fondée sur 12 secteurs économiques prioritaires que sont l'agriculture, l'aquaculture, les meubles, le textile, l'électronique, le caoutchouc, les voitures, les chaussures, le tourisme, la santé, le transport aérien et la logistique. Et compte tenu de son emplacement géographique comme de son économie dynamique, le Vietnam a été choisi par nombre d'investisseurs et firmes transnationales en tant que fournisseur de services dans la région. Et ces investissements ont déjà modifié la structure de l'économie nationale, l'ASEAN s'étant précédemment engagé à investir 60,3 milliards de dollars au Vietnam jusqu'en 2010 pour finalement devenir aujourd'hui le premier investisseur dans ce pays.

Ouverture du marché domestique

Les opportunités qu'offre l'intégration de l'ASEAN ne doivent pas masquer d'autres conséquences dont une plus vive concurrence régionale pour les entreprises vietnamiennes. L'ouverture des secteurs des services et de l'investissement aura des conséquences sur la structure de la production. Le Vietnam doit donc se préparer à une nouvelle évolution de son économie afin de limiter les conséquences négatives pour celle-ci résultant d'un tel processus, en particulier en matière de formation des ressources humaines, de création d'emploi, de bien-être social...

L'exécution des engagements en matière d'intégration économique implique une adaptation de la législation nationale et, depuis quelques temps, le Vietnam se consacre à la modification du cadre juridique du commerce et, plus généralement, de son économie.

L'intégration au sein de l'ASEAN pose un autre problème, celui d'un manque de connaissances sur ce point de la population, et notamment de celle des entreprises. Trân Dinh Thiên, chef de l'Institut d'économie du Vietnam, déclare que dans le projet de rapport "L'Asie en 2050" de la Banque asiatique pour le développement, celle-ci estime que le Vietnam sera l'une des 8 économies majeures de l'Asie.

Ce qui fait considérer que le gouvernement et le ministère des Affaires étrangères doivent étudier une stratégie de localisation du Vietnam au sein de la Communauté de l'ASEAN. Selon le chef du Département de l'ASEAN dudit ministère, Trân Ngoc An, il faut étudier, évaluer et prévoir la situation pour définir des objectifs comme des mesures adéquates. Il est nécessaire d'être actif et responsable dans la coopération au sein de l'ASEAN afin de prendre des initiatives efficaces.

Minh Pham/CVN

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