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Le bénéfice net du groupe a chuté de 35% à 58,9 millions d'euros au premier semestre, principalement en raison des perturbations et des frais liés à cette attaque au "rançongiciel" subie en juin.
"Plusieurs laboratoires du groupe ont été frappés malheureusement par une sévère cyberattaque le 2 juin 2019, qui a affecté de manière significative certaines des activités d'Eurofins en juin, entravant temporairement leur performance financière", a expliqué Gilles Martin, le PDG du groupe, cité dans le communiqué.
Eurofins est actuellement en discussion avec ses assureurs afin de déterminer un montant de compensation.
Il estime pour l'heure qu'elle a affecté son chiffre d'affaires de 62 millions d'euros sur le semestre (sur un total de 2,17 milliards). Sa rentabilité a également été entamée.
"L'impact financier net, après les compensations des assurances, devrait être très inférieur" aux chiffres jusqu'ici avancés, précise toutefois le groupe, qui espère recevoir "au moins des versements partiels" d'ici à la fin de l'année.
Le groupe avait prévenu dès la fin du mois de juin que cette cyberattaque allait peser sur ses résultats. Un rançongiciel ("ransomware"), forme d'extorsion numérique de fonds, a pénétré ses systèmes informatiques dans plusieurs pays durant le week-end du 1er et 2 juin.
Ce n'est qu'à partir du 17 juin que la plupart des opérations des laboratoires touchés au sein du groupe ont pu reprendre normalement.
Interrogé par l'AFP, le groupe n'a pas souhaité préciser s'il avait payé ou non une rançon, étant donné que les investigations sont encore en cours.
Les cybercriminels adeptes des campagnes de rançongiciels ciblent de plus en plus les grandes entreprises "ayant la capacité de payer" des sommes d'argent "très élevées", selon une étude du ministère de l'Intérieur publiée en juillet.
Ces cyberattaques, qui consistent à s'emparer des données d'un utilisateur via des logiciels malveillants avant d'exiger une rançon en échange de leur déblocage, avaient causé des pertes économiques importantes en 2017 à de grands groupes français comme Renault ou Saint-Gobain, victimes des virus WannaCry et NotPetya.
Plus récemment, Fleury Michon a suspendu sa production pendant cinq jours en raison d'un virus informatique, un incident dont les coûts devaient également être couverts par son assurance.
AFP/VNA/CVN