Selon l'hôpital central d'ophtalmologie, le pays comptait jusqu’au début 2010, quelque 600 malvoyants. Leurs conditions de vie sont difficiles car ils n'ont pas d'emploi stable faute de qualifications. En effet, seuls 15% d'entre eux ont suivi une formation et 20% ont un travail.
Selon Trân Anh Tuân, directeur adjoint du Centre des prévisions sur les besoins en main-d'œuvre et d'information sur le marché de l'emploi de la mégapole du Sud, la couture, la broderie, la coiffure ..., sont des métiers qui conviennent aux handicapés, mais pas aux malvoyants et rapportent de modestes revenus. Devant cette situation, ce centre organise en coopération avec l'école Nguyên Dinh Chiêu des formations au massage pour les malvoyants. Ce métier leur permet en effet de trouver aisément et de conserver un tel emploi avec des revenus stables d'entre 1,1 et 2 millions de dôngs.
Un nouveau monde pour les handicapés
Lors de ce colloque, la plupart des participants ont estimé que les technologies de l'information convenaient également aux handicapés en leur permettant d'avoir accès à l'information et d'enrichir leurs connaissances en matière de recherche d'emploi.
Lors d'un autre colloque sur la formation aux technologies de l'information et la création d'emploi pour les handicapés qui a été récemment organisé à Hanoi par l'Agence américaine pour le développement international (USAID), la plupart des participants ont estimé que les TI étaient indispensables à un développement socioéconomique. Elles ouvrent aussi un nouveau monde aux handicapés, plusieurs ayant pu trouver un emploi grâce à leur utilisation.
Hoàng Duc Khiêm, directeur de l'école des techniques informatiques de Hanoi indique qu'en 2003, son école a mis en œuvre le projet de "Formation des handicapés aux TI", qui à ce jour a permis 100 handicapés de devenir programmeurs. La plupart de ses bénéficiaires ont trouvé un emploi doté de revenus stables.
Selon Pham Hai Duong, du Service des impôts de l'arrondissement de Thanh Xuân à Hanoi, ce dernier emploie actuellement quatre travailleurs handicapés dans le secteur des TI et qui donnent toute satisfaction.
"Les TI conviennent aux travailleurs handicapés, car cela n'implique pas de déplacement majeur", a affirmé Richard Nyberg, conseillé en communication de USAID. Toutefois, en raison de leur faible niveau d'éducation, les handicapés rencontrent beaucoup de difficultés pour étudier les TI. Par ailleurs, ce secteur ne se développe en majorité que dans les grands centres urbains, ce qui exclut de fait ceux vivant, sinon en zone rurale, à tout le moins en région éloignée.
D'après les spécialistes, aider les handicapés à bénéficier d'un métier des TI et d'un travail pour être parfaitement intégrés socialement implique des administrations qu'elles définissent des politiques d'encouragement de tous les acteurs de ce secteur afin de concevoir des produits informatiques pour les handicapés. Il est nécessaire de mener une étude sur les besoins des handicapés en la matière et de renforcer la formation des handicapés aux TI...
Huong Linh/CVN