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Un condor des Andes dans le Parc national de Purace, en Colombie, le 13 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Avant de rentrer dans la réserve du parc national de Purace, dans le sud-ouest de la Colombie, Rosendo Quira agite en signe de respect des branches de sauge trempées dans une décoction de plantes.
Cet Indien du peuple Kokonuko fait partie d'un groupe de 300 volontaires qui se sont déployés le temps d'un week-end dans une centaine de sites en Colombie pour effectuer le premier recensement dans le pays de l'oiseau emblématique des Andes.
Les connaissances ancestrales de ce médecin traditionnel de 52 ans guident les téléobjectifs des scientifiques qui scrutent les cimes plongées dans la brume à plus de 3.200 mètres d'altitude.
Bien que les experts estiment qu'environ 130 condors vivent dans les Andes colombiennes, l'exacte population de ces oiseaux monogames n'a jamais été recensée.
"Nous avons besoin de savoir combien il y a de condors dans le pays et dans quel état de santé ils se trouvent", explique la biologiste Adriana Collazos, qui a installé sur un trépied son dispositif de surveillance oculaire qui s'active au moindre mouvement.
"Connaître en détail la population est fondamental pour proposer des stratégies de conservation" de l'espèce menacée, explique Fausto Saenz, directeur scientifique de la Fondation Néotropicale, à l'initiative de ce recensement sans précédent élaboré conjointement avec les parcs naturels nationaux de Colombie.
Ce comptage, explique-t-il, permettra aux futurs plans de repeuplement d'harmoniser l'équilibre entre mâles et femelles, car près de la moitié des condors de Colombie ont été élevés en captivité.
Le condor andin, l'un des plus grands oiseaux du monde qui pèse de 9 à 15 kilos, est en danger critique d'extinction en Colombie et figure sur la liste rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui en dénombre 6.700 spécimens.
L'espèce andine, qui ne pond qu'un œuf tous les deux ou trois ans, est répartie à l'est de l'Amérique latine, du Venezuela au sud de l'Argentine et du Chili. Elle est principalement menacée par l'expansion de l'agriculture et de l'élevage dans les territoires de haute montagne où elle vit.
Fin 2018, un couple de condors a été retrouvé mort empoisonné dans le centre du pays. Les éleveurs entendaient ainsi protéger leur bétail d'éventuelles attaques de ces oiseaux charognards qui s'en prennent parfois des animaux vivants, généralement malades ou diminués.