>>Origines de la pandémie : Washington et des experts de l'OMS font pression sur Pékin
Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le 12 février à Genève. |
De son côté, l'Angleterre a inauguré lundi 15 février la quarantaine obligatoire à l'hôtel pour les voyageurs en provenance de pays classés à risque, une mesure destinée à éviter l'importation de variants du coronavirus.
À Genève, l'OMS a accordé son homologation d'urgence au vaccin britannique d'AstraZeneca, une procédure qui permet au dispositif Covax, mis en place pour assurer un accès équitable au vaccin, d'en commencer la distribution.
Le vaccin d'AstraZeneca représente l'immense majorité des 337,2 millions de doses de vaccins que le dispositif Covax, piloté par l'OMS, l'Alliance du vaccin (Gavi) et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémie (Cepi), entend distribuer au premier semestre de cette année.
Ces doses destinées à Covax sont fabriquées en Corée du Sud et en Inde par le Serum Institute of India (SII). L'homologation concerne ces deux versions.
"Échec moral"
La semaine dernière, le vaccin avait déjà été recommandé par le comité d'experts vaccinaux de l'OMS pour toute personne de 18 ans ou plus y compris dans des pays où des variants plus contagieux circulent.
Pour l'OMS et ses experts, ce vaccin fait l'affaire pour la priorité du moment : limiter la gravité et la mortalité d'une pandémie qui a coûté la vie à 2,4 millions de personnes en un peu plus d'un an.
C'est sur un ton très sombre que le patron de l'OMS avait appelé fin janvier à ne pas répéter les erreurs du passé et abandonner les pays pauvres en attendant que les riches vaccinent leurs populations. Il avait mis en garde contre le risque d'un "échec moral catastrophique".
Cette annonce intervient alors que des deux millions d'habitants d'Auckland, la plus grande ville néo-zélandaise, ont entamé lundi 15 février un confinement de trois jours. La Première ministre Jacinda Ardern a ordonné cette mesure drastique après la découverte d'un premier foyer d'infection au variant britannique du coronavirus : deux cas sur trois au sein d'une même famille dans la grande ville de l'île du Nord.
La zone des bars et restaurants "Wynyard Quarter" désertée le 15 février à Auckland. |
Les autorités ignorent comment ce variant est arrivé sur l'archipel, qui semblait avoir presque totalement éradiqué le virus.
Les rues d'Auckland étaient désertes lundi 15 février. Il y avait cependant foule dans les centres de dépistage et des automobilistes faisaient la queue à des points de contrôle de la police pour tenter de sortir de la ville.
1.125 euros d'amende
En Angleterre, à partir de ce lundi 15 février, résidents britanniques ou citoyens irlandais arrivant en provenance de ces pays seront consignés dans un hôtel et placés sous surveillance durant dix jours. Les voyageurs arrivant des autres pays doivent aussi suivre une quarantaine de 10 jours, mais peuvent le faire chez eux.
"Ca ne sera pas facile d'être dans une chambre d'hôtel pendant 10 jours sans pouvoir aller nulle part", reconnaît Charlie Islam-Harry, responsable de l'hôtel St Giles d'Heathrow, soulignant que le personnel s'assurera du bien-être de ces clients d'un nouveau genre.
Prix du séjour, à l'entière charge du voyageur : 1.750 livres sterling (près de 2.000 euros), tests compris. Ils devront en plus de présenter un test négatif effectué dans les 72 heures qui précèdent leur départ, être dépistés aux deuxième et huitième jours de la quarantaine.
Les contrevenants encourent des amendes allant de 1.000 livres (1.125 euros) pour un test négatif manquant à l'arrivée à 10.000 livres pour ceux qui tentent d'échapper à la quarantaine à l'hôtel.
Le gouvernement britannique cherche ainsi à protéger le pays de l'arrivée de nouveaux variants plus résistants, après avoir tenu l'objectif ambitieux d'injecter avant mi-février une dose de vaccin à 15 millions de personnes, soit 23% de la population du Royaume-Uni.
Le Premier ministre Boris Johnson a assuré lundi 15 février vouloir un déconfinement "irréversible mais prudent".
En Europe continentale, la décision allemande de fermer en partie ses frontières avec la République tchèque et le Tyrol autrichien continuait de provoquer des tensions.
Paris "ne souhaite pas que l'Allemagne ferme complètement la frontière" avec la France, a déclaré le secrétaire d'État français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune.
Berlin avait laissé entendre qu'il pourrait faire de même avec la France en raison de la situation sanitaire dans le département français de la Moselle.
En Amérique latine, le gouvernement péruvien était toujours au coeur d'un scandale avec la démission de ministres s'étant fait vacciner en toute discrétion avant les populations prioritaires.
Après la démission vendredi 12 février de la ministre de la Santé, Pilar Mazzetti, c'était dimanche le tour de la ministre des Affaires étrangères, Elizabeth Astete, de quitter son poste en reconnaissant s'être fait vacciner contre le COVID-19 dès janvier.
À Rio, les vaccinations contre le coronavirus vont être interrompues mardi 16 février jusqu'à la semaine prochaine en raison du manque de doses, a annoncé Eduardo Paes, maire de la deuxième ville la plus affectée du Brésil par la pandémie.
En Afrique, le Zimbabwe, pays à l'économie et au système de santé sinistrés, a reçu lundi 15 février un premier lot de 200.000 vaccins contre le COVID-19, un don du fabricant chinois Sinopharm.
AFP/VNA/CVN