>>Colombie : second tour de la présidentielle, le processus de paix en jeu
>>Colombie : début du processus de paix avec la seconde guérilla du pays
Les Colombiens ont réélu le chef de l'État, Juan Manuel Santos, le 15 juin au second tour de la présidentielle. |
Artisan de négociations menées depuis 19 mois à Cuba avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), M. Santos a obtenu 50,93% des voix, contre 45,02% pour Oscar Ivan Zuluaga, virulent opposant à ces pourparlers, selon un décompte définitif comptabilisant le reste des votes en blanc.
"Ce qui était en jeu n'était pas le nom d'un candidat mais le cap d'un pays", a lancé le président sortant. "Ce ne sera pas une paix avec impunité, ce sera une paix juste. Nous aurons des moments difficiles pour garantir qu'elle soit non seulement juste mais durable", a-t-il ajouté.
"Paix, la Colombie veut la paix !", lui ont répondu plusieurs centaines de sympathisants, réunis au siège de campagne à Bogota, où nombre d'entre eux avaient dessiné le mot "paix" sur la paume de leur main, d'autres arborant une
colombe de la paix en papier sur leurs vêtements.
Au pouvoir depuis 2010, M. Santos, un dirigeant de centre droit de 62 ans, issu d'une grande famille de la politique, avait fait d'un accord de paix rapide son unique slogan de campagne, d'un pays où la pauvreté touche encore près du tiers des 47 millions d'habitants, malgré une croissance supérieure à 4%.
Cette victoire permet aussi au président réélu de lancer désormais le dialogue récemment rendu public avec l'Armée de libération nationale (ELN).
Son gouvernement, qui avait conservé en mars dernier une majorité relative au parlement, a désormais la voie libre pour mener à terme les négociations de paix avec les FARC et l'ELN, les dernières guérillas en activité en Colombie et les plus anciennes d'Amérique latine, avec respectivement 8.000 et 2.500 combattants selon les autorités.
AFP/VNA/CVN