Des familles irakiennes fuyant les violences arrivent le 11 juin à Aski kalak. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Craignant un assaut contre Kirkouk, les forces kurdes en ont profité pour prendre le contrôle total de cette ville pétrolière que se disputent depuis des années la région autonome du Kurdistan et le gouvernement central.
Face à la tourmente dans laquelle est plongé le pays depuis la prise le 10 juin de la deuxième ville d'Irak, Mossoul, de sa province Ninive, et de régions des provinces voisines de Kirkouk et Salaheddine, le président américain Barack Obama a affirmé que son équipe de sécurité nationale étudiait "toutes les options". "Nous travaillons sans relâche pour identifier comment (...) fournir l'aide la plus efficace (aux autorités irakiennes). Je n'exclus rien", a-t-il ajouté, sans autres précisions.
Si la Maison Blanche a réaffirmé que l'envoi de troupes au sol n'était pas envisagé, un responsable américain a fait état de possibles frappes menées par des drones.
À l'issue d'une réunion à huis clos, au cours de laquelle ils ont notamment entendu un état des lieux de la situation par l'envoyé spécial des Nations unies en Irak, Nickolay Mladenov, s'exprimant par vidéo-conférence, les 15 membres du Conseil de sécurité ont condamné le 12 juin tous les actes de terrorisme commis en Irak, où des combattants jihadistes continuent d'avancer vers Bagdad, et appelé à un dialogue urgent dans le pays entre toutes les parties.
À Londres, le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari a admis que les forces de sécurité s'étaient "effondrées" à Mossoul. Mais maintenant, "nous essayons (...) de bouter ces terroristes hors de nos villes principales", a-t-il indiqué.
Un demi-million d'habitants de Mossoul ont fui leurs foyers
L'armée a d'ailleurs lancé des raids aériens sur Tikrit, le chef-lieu de Salaheddine tombé le 11 juin entre les mains des jihadistes, selon des témoins.
Les forces kurdes à Kirkouk, le 12 juin. |
Dans un enregistrement sonore le 11 juin, l'un des dirigeants de l'EIIL, Abou Mohammed al-Adnani, avait appelé les insurgés à "marcher sur Bagdad". Le 12 juin, ils étaient à 90 km au nord de la capitale, après s'être emparés de Dhoulouiya, selon un policier et des habitants.
À Bagdad, l'appréhension régnait. "La population se sent livrée à elle-même, sans protection", s'est inquiété Abou Alaa, un verrier de 54 ans. L'EIIL a d'ailleurs revendiqué sur Twitter les attentats anti-chiites qui ont fait le 11 juin plus de 30 morts à Bagdad et annoncé une nouvelle vague d'attaques. Des insurgés se sont en outre emparés de deux secteurs de la province de Diyala, au nord-est de Bagdad, après le retrait des forces de sécurité, selon des officiers.
À Mossoul, les jihadistes continuaient de détenir une cinquantaine de citoyens turcs pris en otages au consulat, de même que 31 chauffeurs turcs. Environ un demi-million d'habitants de Mossoul ont fui leurs foyers, craignant pour leur vie.
À Kirkouk, c'est la première fois que les forces kurdes contrôlent totalement cette ville pluriethnique où la sécurité est habituellement assurée par une force de police conjointe formée d'éléments arabes, kurdes et turcomans.
En plus de Kirkouk, elles ont pris le contrôle des autres territoires disputés avec Bagdad, selon un responsable des Peshmergas.
AFP/VNA/CVN