Malgré le calme qui prévalait dans la matinée, des habitants continuaient à fuir la ville, théâtre de combats la veille, toujours selon des témoins
Des centaines de jihadistes se sont emparés le 10 juin coup sur coup de l'intégralité de la province de Ninive, dont Mossoul dépend, puis de parties de deux autres provinces voisines, Kirkouk et Salaheddine, des avancées fulgurantes devant lesquelles les autorités semblaient impuissantes.
Photo prise d'un véhicule blindé de l'armée irakienne qui est en feu à Mossoul, deuxième ville du pays, contrôlée désormais par les jihadistes, le 10 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) se sont positionnés dans la ville, près des banques et des administrations publiques, ont indiqué des témoins.
D'après Hassan Barjess al-Jobouri, 45 ans, qui habite dans le sud de Mossoul, les jihadistes sillonnent la ville à bord de véhicules et appellent par haut-parleurs les fonctionnaires à rejoindre leur poste.
Vêtus d'uniformes militaires pour certains ou de tenues noires pour d'autres, les jihadistes, qui opèrent à visage découvert, ont pris également position au siège du conseil provincial. Selon d'autres témoins, la ville était calme le 11 juin et la plupart des commerces étaient fermés.
Dans le même temps, des dizaines de familles continuaient à quitter Mossoul (350 km au nord de Bagdad) le 11 juin en direction de la région autonome du Kurdistan, plus au nord, ont indiqué des témoins.
Face à l'avancée des rebelles sunnites, le gouvernement du chiite Nouri al-Maliki, honni par les rebelles, a annoncé "une cellule de crise pour superviser le volontariat et l'armement" des citoyens prêts à combattre l'insurrection, et sa décision de "réorganiser" les forces de sécurité.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit "très inquiet" de la "détérioration" de la situation, tandis que Washington qualifiait l'EIIL de "menace pour la stabilité (...) de toute la région".
AFP/VNA/CVN