France
Circulation alternée en IDF en cas de pollution : Royal cède à Hidalgo

Ségolène Royal a fini par donner raison à Anne Hidalgo en annonçant le 2 novembre que la circulation alternée serait dorénavant "décidée automatiquement" en Ile-de-France en cas de demande conjointe de la mairie de Paris et de la région lors d'épisodes de pollution de l'air.

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Un panneau sur le périphérique parisien indique "Risque pollution ralentir", le 10 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Maintenant, quand la région et la mairie demanderont ensemble la circulation alternée, celle-ci sera décidée automatiquement", a déclaré la ministre de l'Écologie à Europe 1.

À quelques semaines de la COP21 sur le climat à Paris, Mme Royal, en déplacement en Chine avec François Hollande pour préparer cette conférence, a même fini par reconnaître que le maire PS de Paris avait "raison" de réclamer "l'automaticité" de ce dispositif.

La ministre était depuis deux jours sous le feu des critiques des élus franciliens. Dès dimanche 1er novembre, Mme Hidalgo et le président PS de la région, Jean-Paul Huchon, avaient demandé sans succès la mise en place de cette circulation alternée dès lundi 2 novembre, le maire de Paris réclamant "l'automaticité dans le déclenchement des procédures d'alerte et de circulation alternée".

À un mois des régionales, les candidats franciliens se sont également fait entendre. La tête de liste PS, Claude Bartolone, a dit souhaiter "que l'on simplifie le plus rapidement possible les choses (...) il faut arrêter avec les dispositifs bureaucratiques".

Valérie Pécresse, tête de liste Les Républicains-UDI, aimerait "que soient confiées au président de région l'ensemble des mesures liées à la lutte contre la pollution en Ile-de-France", afin "qu'il prenne les mesures de circulation alternée automatiquement dès qu'un pic de pollution arrive".

La ministre de l'Écologie, Ségolène Royal.
Photo : AFP/VNA/CVN

Emmanuelle Cosse, candidate EELV, avait réclamé dès le 31 octobre "la mise en place de la circulation alternée immédiate" dès dimanche 1er novembre, avec une automaticité demandée "depuis des années".

Eric Coquerel, porte-parole de la liste Front de gauche, a déclaré être "éberlué que le gouvernement tarde à prendre des décisions, alors qu'on est dans une société où les prévisions météorologiques permettent d'anticiper".

Vitesse réduite le 3 novembre

La circulation alternée n'a cependant pas été retenue pour la journée de mardi 3 novembre, l'épisode de pollution en cours étant finalement moins sévère que prévu du fait "d'une météo plus dispersive que ce qui était annoncé" avec notamment "beaucoup plus de vent", selon Airparif.

La préfecture de police de Paris a cependant pris un arrêté de réduction de la vitesse maximale des automobilistes à 110 km/h sur les autoroutes, à 90 km/h sur les voies rapides et à 70 km/h sur les voies limitées initialement à 90 km/h. L'arrêté prévoit également le contournement de la région par les poids lourds, "considérant que cet épisode prolongé (de pollution) porte atteinte à la santé des personnes".

La concentration de particules fines PM10 (diamètre inférieur à 10 microns) était comprise le 2 novembre entre 35 microgrammes et 50 microgrammes par mètre cube au maximum selon Airparif, le niveau d'information étant atteint en cas de concentration supérieure à 50 µg/m3.

La maire de Paris, Anne Hidalgo
Photo : AFP/VNA/CVN

Mme Royal avait annoncé en septembre une facilitation de la mise en place de la circulation alternée avec la consultation des élus locaux, même si la décision de réduire la vitesse ou de limiter la circulation relève toujours du préfet.

Si la circulation alternée fait parler d'elle, elle n'a été mise en place que trois fois en région parisienne depuis près de 20 ans.

Ce dispositif devrait disparaître à terme au profit des zones de circulation restreintes (ZCR), créées par les maires des grandes villes, dont l'accès sera limité ou interdit aux véhicules les plus polluants.

En outre, les pics de pollution ne constituent pas le cœur du problème, selon Gilles Aymoz, responsable qualité de l'air à l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) : "Les effets sur la santé de la pollution de l'air ne sont pas forcément liés aux pics, c'est plutôt la pollution qu'on respire tous les jours qui joue".

AFP/VNA/CVN

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