Quels sont les points auxquels la commission s'intéresse en particulier dans le cadre du contrôle de l'investissement public en 2011 ?
Après vérification, nous considérons que les dispositions de la Résolution gouvernementale N°11 en ma matière n'ont pas reçu une application satisfaisante. En effet, l'investissement public s'élève à plus de 123.000 milliards de dôngs pour près de 20.000 projets, dont plus de 22.000 milliards pour 5.400 nouveaux projets lancés cette année. Nous constatons que les investissements de l'État sont trop dispersés, d'autant que plusieurs projets importants inachevés n'ont pas fait l'objet d'une priorité.
Qu'entendez-vous exactement par "investissements dispersés" ?
Vulgairement, des capitaux qui vont un peu trop partout, de fait, nous entendons par là une mauvaise affectation de priorité qui doit être accordée rationnellement en fonction de l'importance des projets en vue d'assurer une efficience maximale à l'emploi des deniers publics. Nombre de projets qui n'ont aucun caractère impérieux ont été lancés alors que beaucoup d'autres, importants sur le plan national, n'ont pas bénéficié d'une priorité dans l'octroi de fonds. Ainsi, plusieurs localités dont les projets d'hôpitaux et de laboratoires sont achevés sur le plan des infrastructures n'ont pas reçu leurs enveloppes prévues pour l'acquisition de leur équipement et n'ont pu pas entrer en service, au motif, selon elles, de la réduction de l'investissement public prévu par la Résolution N°11. C'est en cela que nous considérons que l'application de cette dernière n'est pas satisfaisante, sinon qu'elle a reçu une application trop rigide, source d'une faible effectivité de l'investissement public en 2011.
Quelles propositions la commission compte-t-elle faire pour 2012 ?
Le rapport du gouvernement fait état de ce que sur la période 2011-2015, près de 405.000 milliards de dôngs d'obligations seront émises avec, chaque année, 100.000 milliards environ de capitaux affectés à l'investissement public. Sur cette base, nous allons demander au gouvernent d'accorder cinq priorités, dont quatre sont purement sectorielles et la cinquième, générale.
Pour les quatre premières, il s'agit d'abord du développement des zones rurales, des ouvrages hydrauliques, du réseau électrique et d'adaptation au changement climatique, avec sur le plan géographique la prééminence en la matière du Tây Bac (Nord-Ouest), du Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) et du Nam Bô (Sud).
Puis ce sont les grands ouvrages d'infrastructures industrielles et de transport et de communication. Cela concerne ainsi le développement des nouvelles zones économiques, la réalisation des axes entre Hanoi et Lào Cai, Hanoi et Hai Phong, Hô Chi Minh-Ville-Long Thành-Dâu Giây, Câu Gie-Ninh Binh, Biên Hoa-Vung Tàu, les ponts de la Nationale 1A, ou encore des ports en eaux profondes tels que Cai Mep ou Thi Vai Dinh Vu. Ces ouvrages sont de première nécessité et doivent être en service au plus tôt.
C'est ensuite l'amélioration des infrastructures des districts insulaires, notamment ceux situés dans les zones frontalières. Et enfin, les ouvrages des secteurs de la santé et de l'éducation... Quant à la 5e priorité, elle concerne uniquement les projets de grands ouvrages qui sont inachevés, gros œuvre comme second œuvre...
Par ailleurs, nous comptons également obtenir du gouvernement que l'investissement public n'aille en aucun cas dans de nouveaux projets dépourvus de caractère "impérieux" ou ne remplissant pas les conditions en vigueur suivant la Résolution N°11.
Tous ces points sont en cours de préparation, la commission compte les étudier et les apprécier plus en avant pour les soumettre in fine à l'AN, lors de la séance consacrée à l'investissement public de cette 2e session de la XIIIe législature.
Un colloque sur l'économie mondiale et les politiques du Vietnam s'est déroulé récemment à Hanoi en présence du vice-Premier ministre Vu Van Ninh. Selon lui, la récession économique mondiale a nui à l'économie vietnamienne, surtout à partir de 2008. En dépit de l'application d'une série de politiques pour faire face à la récession économique, le Vietnam est encore en proie à de nombreux problèmes : inflation, hausse des taux d'intérêt des prêts bancaires qui ne facilitent pas les affaires des entreprises. De ce constat, M. Ninh a estimé que le pays devait se préoccuper de trois questions : celle de la réorganisation des investissements, celle des entreprises et celle du marché financier. La plupart des participants ont souligné que la réorganisation des investissements devait prendre en compte les ouvrages, afin de stopper tout projet jugé inefficace. Ils ont affirmé aussi qu'il faudrait privilégier les projets de niveau national et interrégional.
Phuong Mai/CVN