Ces chiffres montrent une baisse du nombre de décès qui était au nombre de 25 le 29 octobre et confirment le ralentissement des hospitalisations déjà observé la veille.
Jeudi, les autorités avaient enregistré 13 morts et 502 nouvelles hospitalisations.
L'origine de l'épidémie qui a éclaté il y a près de 15 jours dans le pays moins d'un an après un tremblement de terre qui a fait 250.000 morts, reste inconnue mais l'hypothèse d'une contamination du fleuve Artibonite restait privilégiée.
Face à l'afflux de patients, de nombreux hôpitaux sont surchargés et les patients parfois soignés à même le sol, comme dans un hôpital de Saint-Marc, à environ 100 km au nord de Port-au-Prince, dont la maternité de cinq lits guère équipée pour traiter le choléra accueillait 300 patients.
Situation semblable à l'hôpital Charles Colimon de Petite-Rivière, une petite localité rurale dont les habitants dépendent étroitement de l'Artibonite, un fleuve infecté par le choléra.
Sol, couloirs, tentes installées autour de l'établissement : les 400 malades occupaient jeudi chaque recoin disponible. Entre les lits, des hommes en combinaisons jaunes passaient en diffusant un produit désinfectant sur le sol. "Le problème c'est que nous n'avons qu'une ambulance pour toute la région, et que nous entendons dire qu'il y a beaucoup de malades qui ne peuvent pas rejoindre l'hôpital", a expliqué le Dr Waking Jean-Baptiste, qui fait la liaison entre le personnel local et les équipes de Médecins sans frontières (MSF).
En République dominicaine, au Pérou, en Colombie, au Venezuela ou encore en Équateur, des alertes épidémiologiques ont été lancées depuis le 26 octobre en particulier à destination des postes frontaliers, des ports et des aéroports afin de renforcer la surveillance des voyageurs et les mesures sanitaires.
Une dizaine de jours après l'apparition de la bactérie tueuse, des rumeurs circulent dans le pays sur l'origine de l'épidémie, qui reste un mystère, et font un lien avec l'aide étrangère, incriminant particulièrement des soldats népalais de l'ONU.
Du personnel de MSF a ainsi été attaqué mardi dernier à coups de pierres à Saint-Marc par quelque 300 manifestants craignant que l'afflux de patients ne propage l'épidémie.
Le directeur général du ministère de la Santé haïtien, Gabriel Thimoté, a indiqué que des analyses avaient permis de déterminer que le premier cas de choléra avait été enregistré "à Grand Boucan dans le département du Centre". Le plus grand nombre de décès a néanmoins été constaté dans le département de l'Artibonite, le long du fleuve du même nom, à Drouin et Grande Saline, a-t-il précisé.
AFP/VNA/CVN