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Le président américain Barack Obama lors d'une cérémonie de naturalisation, le 15 décembre aux Archives nationales à Washington. |
"Nous n'accueillons pas simplement de nouveaux immigrants, nous sommes nés d'immigrants, c'est ce que nous sommes", a lancé le président démocrate lors d'une cérémonie de naturalisation à Washington, peu avant que les candidats à sa succession ne s'affrontent à Las Vegas, quelque 3.000 km plus à l'ouest.
Appelant à dénoncer "la haine et l'intolérance sous toutes ses formes", M. Obama n'a pas fait directement référence à l'élection présidentielle de novembre 2016. Mais ses propos étaient ciblés, et le calendrier leur donnait une résonance particulière.
"Nous ne le dirons jamais assez souvent ni assez fort : les immigrants et les réfugiés revitalisent et renouvellent l'Amérique", a-t-il martelé.
La proposition de Donald Trump de fermer purement et simplement l'accès des États-Unis aux musulmans, qui a contribué à le propulser au plus haut dans les sondages dans le camp républicain, a provoqué une vive réaction de la Maison Blanche.
Cette dernière a jugé que le magnat de l'immobilier s'était "disqualifié" pour la course à la présidence, et a dénoncé le manque de clarté des autres candidats face à ses propos.
Pour le camp démocrate, le sujet représente aussi un enjeu électoral de taille. Lors de son élection en 2008, puis de sa réélection en 2012, Barack Obama a pu compter sur le soutien massif de l'électorat hispanique, dont une partie importante est arrivée aux États-Unis au cours des dernières décennies.
Insistant sur les erreurs passées, le président américain a appelé l'Amérique à ne pas avoir la mémoire courte, évoquant en particulier l'internement de dizaines de milliers de Japonais et d'Américains d'origine japonaise durant la Seconde Guerre mondiale.
"Nous avons succombé à la peur (...) Nous avons trahi non seulement nos compatriotes mais aussi nos valeurs", a-t-il souligné.
"Nous oublions trop vite !"
"Ceux qui ont trahi ces valeurs étaient eux-mêmes des enfants d'immigrants. Nous oublions trop vite !", a-t-il lancé en haussant la voie. "Une génération passe, deux générations passent, et, soudain, nous oublions d'où nous venons".
"Nous laissons entendre qu'il y a "eux" et "nous", en oubliant que nous avons été "eux"", a ajouté le président américain, comparant la situation de "l'immigrant syrien d'aujourd'hui" à celle de "l'immigrant juif de la Seconde Guerre mondiale".
Dans la foulée des attentats jihadistes qui ont fait 130 morts le 13 novembre à Paris, une trentaine de gouverneurs ont annoncé qu'ils n'accepteraient pas de réfugiés syriens dans leur État.
Ces élus mettent en avant le risque que des jihadistes ne se glissent parmi le flot des réfugiés fuyant la guerre civile en Syrie pour venir commettre des attaques sur le sol américain.
M. Obama, qui ne cesse de mettre en garde contre tout amalgame entre réfugiés et terroristes, accuse les républicains d'hystérie et a défendu l'engagement des États-Unis d'accueillir quelque 10.000 Syriens d'ici fin 2016.
AFP/VNA/CVN