>>L'ONU réunit les parties rivales à Tunis avant une conférence internationale
>>À Chypre, Kerry vante un accord sur la réunification "à portée de main"
De gauche à droite : le secrétaire d'État américain John Kerry, son homologue italien Paolo Gentiloni et l'envoyé spécial de l'ONU, Martin Kobler, le 13 décembre à Rome |
Un gouvernement d'union nationale "basé à Tripoli" est "essentiel pour faire face, en partenariat avec la communauté internationale, aux défis critiques auquel le pays est confronté dans les domaines humanitaire, économique et sécuritaire", ont annoncé ces pays dans un communiqué conjoint, à l'issue de la réunion co-présidée par l'Italie et les États-Unis.
"Nous appelons toutes les parties à accepter un cessez-le-feu immédiat et complet dans toute la Libye", ont-ils ajouté, en réaffirmant leur engagement à fournir une assistance humanitaire aux habitants. Selon l'ONU, 2,4 des 6 millions de Libyens en ont besoin, malgré les importantes ressources pétrolières du pays.
Les puissances occidentales souhaitent qu'un gouvernement d'union reprenne le pays en main pour tenter de contrer le développement de l'organisation État islamique (EI) autour de son fief de Syrte, ainsi que les réseaux de passeurs qui envoient chaque mois vers l'Italie des milliers de migrants dans des conditions inhumaines.
"Nous ne pouvons pas permettre que le statu quo perdure en Libye", a martelé le secrétaire d'État américain John Kerry, lors d'un point-presse. "C'est dangereux pour la viabilité de la Libye, c'est dangereux pour les Libyens, et maintenant que Daech (acronyme arabe de l'EI, ndlr) renforce sa présence, c'est dangereux pour tout le monde".
Des représentants de 17 pays - les cinq membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU et des pays européens et arabes -, ainsi que de l'ONU, de l'Union européenne, de la Ligue arabe et de l'Union africaine se sont retrouvés dimanche 13 décembre à Rome, avec une quinzaine de représentants des principales factions libyennes, pour souligner la nécessité d'appliquer un accord conclu en octobre sous l'égide de l'ONU.
Cet accord doit être signé par des dizaines de représentants libyens mercredi 16 décembre à Skhirat, au Maroc. Il prévoit la mise en place, dans les 40 jours, d'un gouvernement d'union siégeant à Tripoli.
Le pays a pour l'instant deux Parlements, l'un dans la capitale et l'autre, reconnu par la communauté internationale, à Tobrouk (Est).
Les critiques de cet accord, obtenu au forceps via une médiation étrangère, préviennent que toute tentative de précipiter le processus de réconciliation risque d'accentuer les divisions, et rappellent que les conditions de sécurité ne sont pas réunies pour l'instant à Tripoli pour y installer un gouvernement.