Un destroyer russe tire pour "éviter une collision" avec un bateau turc

Un destroyer russe a ouvert le feu le 13 décembre pour éviter une collision avec un bateau turc en mer Egée, a affirmé la Russie, engagée dans un bras de fer avec la Turquie qui a détruit il y a près d'un mois un de ses avions.

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L'équipage du navire russe Smetlivy, qui se trouvait à 22 km de l'île grecque de Lemnos dans le Nord de la mer Egée, "a dû utiliser des armes à feu afin d'éviter une collision avec un bateau de pêche turc" s'étant approché à environ 600 mètres, a affirmé le ministère russe de la Défense dans un communiqué, ajoutant avoir convoqué l'attaché militaire turc à la suite de l'incident.

La distance entre les deux navires "garantissait" toutefois que le bateau turc ne serait pas atteint par les tirs, a-t-il précisé.

Le président russe Vladimir Poutine lors d'une réunion avec le Conseil de la défense à Moscou, le 11 décembre.

Le commandant du chalutier turc a toutefois démenti qu'il y ait eu des tirs dans sa direction : "c'est un mensonge. Il n'y a rien eu de tel", a affirmé Muzaffer Gecici à l'agence de presse Dogan.

"Nous sommes passés à moins d'un mille d'un navire de guerre qui était au mouillage. Nous ne savions même pas que c'était un navire russe, nous pensions que c'était un navire de l'OTAN", a-t-il ajouté.

La Turquie et la Russie traversent leur pire crise diplomatique depuis la fin de la Guerre froide, après qu'un avion des forces aériennes russes a été abattu le 24 novembre par l'aviation turque près de la frontière syrienne.

Selon le ministère russe de la Défense, à 06h03 GMT, le destroyer russe, qui avait jeté l'ancre, a remarqué à une distance d'environ mille mètres un bateau de pêche turc s'approchant depuis la droite.

"Malgré plusieurs tentatives du Smetlivy d'établir un contact radio, l'équipage du bateau turc n'a pas répondu, ni réagi aux signaux visuels", explique-t-il dans un communiqué.

Après les tirs russes, "le bateau turc a immédiatement changé de trajectoire et continué à avancer, dépassant le Smetlivy à une distance d'environ 540 mètres sans aucun contact avec l'équipage russe", a ajouté le ministère.

Un vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov, a convoqué l'attaché militaire turc, Ahmet Hakam Gunes, à la suite de l'incident, selon le communiqué.

Il lui a adressé "une sévère mise en garde contre d'éventuelles conséquences néfastes des actes irréfléchis d'Ankara vis-à-vis du contingent militaire russe" envoyé en Syrie dans le cadre des frappes aériennes visant le groupe jihadiste État islamique (EI), a souligné le ministère.

La Russie a notamment fait part de "sa préoccupation profonde face aux actions provocatrices de la partie turque à l'égard du destroyer russe Smetlivy", a-t-il précisé.

"Ce n'est que grâce à un heureux hasard que l'on a pu éviter une tragédie", ajoute le communiqué.

Depuis la destruction d'un avion russe par les forces turques, la Russie a annoncé de multiples mesures de rétorsion à l'encontre de la Turquie qui visent principalement les secteurs du tourisme, de l'énergie, du BTP et de l'agriculture.

L'état-major de l'armée turque a quant à lui interdit à son personnel et aux cadets de l'académie militaire de se rendre en Russie pour les vacances par "mesure de précaution", selon l'agence de presse Anatolie.

Le président Vladimir Poutine a ordonné le 11 décembre à l'armée russe de répondre avec une "extrême fermeté" à toute force qui la menacerait en Syrie.

"Nous ne sommes pas favorables aux tensions", mais au "dialogue", a dit le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, soulignant qu'Ankara avait ordonné l'ouverture d'une enquête sur l'incident.

AFP/VNA/CVN

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