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Une station-services à Montpellier, le 12 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Les derniers arbitrages sont en cours. C'est une question de jours. Ce qui compte pour nous, c'est de prendre une décision et d'avoir une mesure qui est simple, qui est juste, et qui est efficace", a souligné le porte-parole Gabriel Attal sur RTL.
"Nous ne laisserons personne sans solution", a affirmé devant l'Assemblée nationale la ministre de la Transition énergétique, Barbara Pompili, confirmant des annonces "d'ici la fin de la semaine".
Pour l'exécutif, échaudé par la crise des "gilets jaunes", le dossier est ultrasensible, à moins de six mois de la présidentielle. Mais "la solution technique est difficile à faire atterrir", convient une source gouvernementale.
Concernant les mesures qui pourraient être annoncées par le Premier ministre Jean Castex, "toutes les pistes sont sur la table", a expliqué M. Attal en évoquant "la question des taxes" et celle d'"un chèque, d'une aide spécifique pour les personnes qui utilisent leur voiture".
"L'idéal c'est d'avoir une aide directe ciblée sur les personnes qui en ont besoin", a expliqué le porte-parole. Mais il a affirmé "entendre aussi" les Français qui disent être "toujours au-dessus des seuils" et ne peuvent finalement bénéficier d'aides directes.
Pour tenter d'apaiser un début de fronde, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a dit lundi 18 octobre privilégier la piste d'un chèque carburants, sur le modèle du chèque énergie distribué aux près de 6 millions de ménages les plus modestes.
Mais sa mise en œuvre est complexe. Il doit pouvoir "arriver le plus rapidement possible vers les Français" qui en ont besoin, a souligné M. Le Maire, et le gouvernement ne dispose pas d'"une base de données des gens qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler", a expliqué Mme Pompili.
Manque à gagner
Dans l'opposition, la piste d'un chèque ciblant les catégories les plus vulnérables est notamment défendue par Yannick Jadot. Le candidat écologiste propose des chèques énergie de 400 euros pour les foyers les plus modestes et de 100 euros pour les classes moyennes.
Le financement passerait par la redistribution d'une supposée "cagnotte fiscale" engendrée par la hausse des prix, un son de cloche entendu à gauche comme à droite.
"L'État ne se fait pas d'argent sur le dos des Français. Aujourd'hui il va gagner sur 2022 - si les prix restent au même niveau - 2,5 milliards d'euros de TVA supplémentaires", a répondu Bruno Le Maire. Or, fait-il remarquer, le "bouclier énergétique" récemment mis en place face à la hausse des prix du gaz et de l'électricité, représente déjà un manque à gagner de "5 milliards supplémentaires" pour l'État.
Une baisse des taxes est également étudiée mais "très chère". Selon Bercy, une baisse de 1 centime des taxes sur les carburants représente un demi-milliard d'euro de manque à gagner pour l'État. Désavantage supplémentaire : elle "ne permet pas de cibler spécifiquement les publics les plus modestes", insiste une source gouvernementale.
Dans l'opposition, le candidat LFI, Jean-Luc Mélenchon, préfère "bloquer les prix" tout en taxant les bénéfices des groupes pétroliers. "Si vous baissez les taxes, vous paierez en impôts ce que vous aurez économisé à la pompe", a-t-il argumenté sur BFMTV et RMC mardi 19 octobre.
Les candidates à l'Élysée, Anne Hidalgo (PS) et Marine Le Pen (RN), continuent de leur côté à défendre une baisse de la TVA à 5,5% contre 20%.
Le chef des députés LR, Damien Abad, propose "une baisse de la fiscalité jusqu'à moins 10 centimes", estimant que la politique du gouvernement "est un pied de nez à la France des territoires, du travail et des classes moyennes".
Toujours à droite, la candidate à l'investiture de LR, Valérie Pécresse, est, elle, favorable à un relèvement du plafond du forfait kilométrique pris en charge par l'employeur.
Mais à Bercy, on fait remarquer qu'elle n'aurait pas d'effet immédiat puisqu'il faudrait attendre la prochaine déclaration de revenus pour en bénéficier.
AFP/VNA/CVN