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De gauche à droite : l'acteur américain Alex Manette, l'actrice russo-americaine Ekaterina Samsonov, la réalisatrice britannique Lynne Ramsay, les acteurs américains Joaquin Phoenix et John Doman, lors de la présentation du film "You were never really here", le 27 mai au Festival de Cannes |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Qui pour succéder à Ken Loach, Palme d'Orr 2016 avec Moi, Daniel Blake, dénonciation de l'ultra-libéralisme au Royaume-Uni ? Autour du cinéaste espagnol, président du jury, quatre hommes et quatre femmes de cinéma ont la lourde tâche de choisir la plus prestigieuse des récompenses, parmi les 19 films en sélection officielle.
L'acteur américain Will Smith, la star chinoise Fan Bingbing, l'actrice et réalisatrice Agnès Jaoui, ou encore le virtuose du cinéma sud-coréen Park Chan-Wook vont devoir accorder leurs violons pour désigner outre la Palme d'Or, le meilleur acteur (prix d'interprétation masculine), la meilleure actrice (interprétation féminine) et quatre autres prix.
Ils ont commencé à délibérer, a annoncé peu après 09h00 (7h00 GMT) Thierry Frémaux, délégué général du Festival.
Réunis dans une villa à la localisation secrète, les jurés ne réapparaîtront en public que pour la cérémonie de clôture.
En 12 jours, rien n'a filtré de leur côté mais Pedro Almodovar avait estimé, à l'ouverture du festival, que "ce serait un énorme paradoxe que la Palme d'or ou un autre prix décerné à un film ne puisse pas être vu en salles", compromettant les chances de deux films, produits ou distribués par Netflix.
Le géant américain de la vidéo en ligne, engagé dans un bras de fer autour du financement du cinéma et de la chronologie des médias, a exclu de sortir en salles en France Okja du Sud-Coréen Bong Joon-ho et The Meyerowitz Stories, réalisé par l'Américain Noah Baumbach.
Trois films favoris
Du côté des journalistes et de la critique, les pronostics vont bon train. Trois films ont particulièrement marqué : You were never really here de la Britannique Lynne Ramsay, montré le dernier jour de la compétition, le film russe Faute d'amour et le Français 120 battements par minute.
Lynne Ramsay relate une histoire de vengeance et d'enfance maltraitée, deux thèmes omniprésents dans la sélection cannoise. Si elle gagnait la récompense suprême, elle serait la deuxième femme dans l'histoire du Festival à la recevoir, après la Néo-Zélandaise Jane Campion, (La leçon de piano, 1993).
De gauche à droite : le cinéaste sud-coréen Park Chan-Wook, l'actrice française Agnès Jaoui, l'acteur américain Will Smtih et le cinéaste espagnol Pedro Almodovar, membres du jury du 70e Festival de Cannes, le 17 mai à Cannes. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Son film bénéficie de la deuxième meilleure note (3 sur 4) attribuée par le panel de 11 critiques internationaux de la revue britannique Screen, derrière le russe Faute d'amour. Le film d'Andreï Zviaguintsev, âpre et étouffant, fait le portrait d'une société déshumanisée à travers la disparition de l'enfant d'un couple moscovite.
Autre candidat en lice : 120 battements par minute du Français Robin Campillo, une fresque sur les années Sida en France à travers le combat de l'association Act Up. Le film a bouleversé la critique et a été accueilli avec une relative unanimité.
À l'inverse, des films attendus comme ceux de Fatih Akin (In the fade), de Kornél Mundruczó (La Lune de Jupiter) et, dans une certaine mesure, celui du double Palmé Michael Haneke (Happy end) ont déçu une partie des journalistes.
Pattinson, Phoenix, Trintignant, Kruger
Côtés acteurs, les performances de l'Américain Joaquin Phoenix (You were never really here) et du Britannique Robert Pattinson (Good Time des frères Safdie) ont été saluées. À 86 ans, Jean-Louis Trintignant a ému en grand bourgeois voulant en finir avec la vie dans Happy end tandis que le comédien d'origine argentine Nahuel Pérez Biscayart, 31 ans, a convaincu dans 120 battements par minute.
Pour les actrices, Diane Kruger a impressionné dans In the fade de Fatih Akin, en femme meurtrie qui se venge de terroristes, et l'actrice de théâtre russe Vassilina Makovtseva a marqué les esprits avec son visage impassible dans Une femme douce de l'Ukrainien Sergueï Loznitsa, tout comme Mariana Spivak, glaçante dans le rôle de la mère dans Faute d'amour.
Samedi soir 27 mai, un premier prix de la sélection officielle a été attribué. Celui de la section Un Certain regard, petite soeur de la compétition, qui est allé au cinéaste iranien Mohammad Rasoulof pour Un homme intègre.