En Israël, Ban condamne la colonisation et exige la fin des "provocations"

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a exigé lundi 13 octobre la fin des "provocations" sur l'esplanade des Mosquées et jeté une nouvelle pierre dans le jardin du Premier ministre israélien lors d'une visite où les crispations se sont étalées au grand jour.

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Lors de sa première visite en Cisjordanie et en Israël depuis la guerre dans la bande de Gaza, qui avait déjà exacerbé les tensions entre Israël et les Nations unies, M. Ban n'a pas seulement condamné une nouvelle fois "fermement la poursuite des activités de colonisation d'Israël".

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon (gauche) pose aux côtés du président israélien Reuven Rivlin au palais présidentiel de Jérusalem, le 13
Photo : AFP/VNA/CVN

Sur un ton inhabituel, il s'est aussi dit "profondément inquiet des provocations répétées sur les lieux saints de Jérusalem. Elles ne font qu'aviver les tensions et elles doivent cesser".

M. Ban n'a pas accusé Israël nommément ni évoqué explicitement l'esplanade des Mosquées, site extrêmement sensible vénéré à la fois par les musulmans et les juifs et à nouveau théâtre le jour même d'affrontements entre jeunes Palestiniens et policiers israéliens.

Mais, lors de leur rencontre dans l'après-midi, Benjamin Netanyahu ne s'est pas privé de s'inscrire en faux. Il ne s'est pas privé non plus, lors d'une apparition commune devant la presse, de contredire ouvertement des propos tenus la veille par M. Ban sur le fait que l'occupation israélienne serait l'une des "causes profondes" de la guerre à Gaza.

Il a même accusé certains responsables des Nations unies d'avoir, pendant la guerre à Gaza, restitué au Hamas des roquettes qu'ils avaient découvertes dans des écoles onusiennes et que l'organisation radicale islamiste combattue par Israël aurait entreposées là.

"Nous ne changeons pas le statu quo"

M. Netanyahu a aussi pressé M. Ban de ne pas laisser l'ONU servir aux efforts "unilatéraux" des Palestiniens pour faire avancer la reconnaissance internationale de la Palestine sans plus passer par des discussions avec les Israéliens.

"Nous ne changeons pas le statu quo" sur l'esplanade des Mosquées, a déclaré M. Netanyahu en présence de M. Ban.

"Ce sont des extrémistes palestiniens qui provoquent ces violences" en répandant la rumeur selon laquelle le gouvernement israélien voudrait remettre en cause les grands équilibres religieux dans la ville trois fois sainte, a-t-il assuré.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon (gauche), et le chef du gouvernement d'union palestinien Rami Hamdallah, le 13 octobre à
Photo : AFP/VNA/CVN

Les juifs sont autorisés à se rendre, à certaines heures et sous stricte surveillance, sur l'esplanade, mais n'ont pas le droit d'y prier. Les musulmans ont apparemment perçu comme une provocation l'autorisation délivrée la veille par les autorités à une visite de juifs orthodoxes sur le site.

Parmi les visiteurs juifs se trouvait le sulfureux député du Likoud (le parti de M. Netanyahu) Moshé Feiglin, connu pour proclamer la souveraineté d'Israël sur les Territoires occupés et Jérusalem.

M. Ban à Gaza le 14 octobre

M. Ban a participé dimanche 12 octobre au Caire à une conférence de donateurs pour la reconstruction de la bande de Gaza, dévastée en juillet et août par la guerre entre Israël et le Hamas, qui contrôle de facto cette enclave palestinienne. La communauté internationale a promis à cette occasion 5,4 milliards de dollars d'aide.

Un montant "très encourageant", a dit M. Ban. Mais la situation de Gaza, qui sort de sa troisième guerre en six ans, ne sera pas résolue sans un règlement global du conflit israélo-palestinien, a-t-il dit.

Le président israélien, Reuven Rivlin, a lui aussi évoqué le conflit à Gaza en recevant M. Ban dans sa résidence de Jérusalem, affirmant qu'une "solution doit être trouvée concernant le blocus de la bande de Gaza" imposé par Israël depuis 2006.

Entre Israël et l'ONU, la guerre à Gaza a suscité de l'exaspération. Ban Ki-moon s'est indigné que trois refuges de l'ONU aient été touchés par des frappes israéliennes qui ont fait des dizaines de morts. Israël a accusé l'ONU de complaisance avec le Hamas. M. Ban doit se rendre mardi 14 octobre dans la bande de Gaza.

AFP/VNA/CVN

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