La coalition anti-EI affiche son unité, inquiétude pour Kobané

Barack Obama a affiché mardi 14 octobre, en présence des chefs militaires de 22 pays, l'unité de la coalition anti-jihadistes tout en faisant part de son inquiétude sur la situation dans la ville syrienne de Kobané, en partie contrôlée par le groupe État islamique (EI).

>>Syrie : l'EI prend position au centre de Kobané, réunion de la coalition

Le président américain Barack Obama s'exprime après une rencontre avec les chefs militaires des 22 pays de la coalition anti-EI dans une base de l'Air Force située dans le Maryland, le 14 octobre.

Deux mois après le début des frappes en Irak et trois semaines après le lancement de la campagne aérienne en Syrie, l'armée américaine a annoncé que les frappes menées les 13 et 14 octobre par les avions américains et saoudiens avaient "freiné la progression de l'EI" dans Kobané.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un large réseau d'informateurs et de militants en Syrie, a confirmé qu'une intensification des raids avait empêché que Kobané ne tombe entièrement aux mains des jihadistes qui ont déjà conquis 50% de cette ville du nord syrien, à la frontière turque.

Soulignant la menace posée par l'EI à la fois dans le Nord de la Syrie mais aussi en Irak, dans la province d'Al-Anbar, M. Obama a réaffirmé que la coalition internationale était engagée dans une campagne militaire sur le long terme qui connaitrait immanquablement des "revers".

"Nous sommes très inquiets de la situation dans et autour de Kobané", a-t-il affirmé à l'issue d'une réunion sans précédent sur la base aérienne d'Andrews (Maryland) en présence des plus haut gradés de 22 pays ayant rejoint la coalition. La stratégie mise en place pour lutter contre l'EI "fonctionne", avait assuré peu avant le porte-parole de la Maison Blanche.

Les jihadistes de l'EI ont resserré l'étau mardi 14 octobre autour d'Amriyat al-Fallouja, l'un des derniers fiefs de l'armée dans la province d'Al-Anbar. "Nous sommes quasiment assiégés", a déclaré Aref al-Janabi, chef de la police locale.

La ville d'Amriyat al-Fallouja est située à une quarantaine de km à l'ouest de Bagdad, mais les jihadistes ont besoin de prendre de vastes secteurs aux mains de l'armée avant de parvenir aux portes de la capitale.

Combats dans le centre-ville

À Paris, le secrétaire d'État, John Kerry, a annoncé avoir décidé avec son homologue russe Sergueï Lavrov d'intensifier les échanges de renseignements sur ce groupe sunnite ultra-radical responsable de terribles exactions dans les vastes régions sous son contrôle en Syrie et en Irak.

De la fumée s'élève au-dessus de la ville syrienne Ain al-Arab, appelée Kobané par les Kurdes, après des frappes de la coalition internationale menée par les États-Unis le 14 octobre.

Après plus d'une dizaine de jours de raids sur la région de Kobané, l'armée américaine a annoncé que les 21 frappes menées les 13 et 14 octobre avaient empêché les jihadistes "de se réapprovisionner et de masser des combattants dans les quartiers encore tenus par les forces kurdes".

"Les frappes retardent le contrôle total de la ville par l'EI", a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, mentionnant aussi "la résistance acharnée" des forces de la principale milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG) kurdes défendant leur ville.

En soirée, de violents combats se déroulaient dans le centre-ville, selon l'ONG.

Les Kurdes ne contrôlent plus que des quartiers de l'ouest, un quartier nord et une partie du centre-ville, et tentent de reprendre pied dans les quartiers est pris par l'EI. Ils avaient réussi lundi 13 octobre à s'emparer d'une colline stratégique à l'ouest de la ville.

Depuis le début le 16 septembre de l'offensive jihadiste pour prendre Kobané, près de 600 personnes, en majorité des combattants, ont péri selon l'OSDH, et quelque 70 villages sont tombés aux mains de l'EI. En outre plus de 300.000 habitants ont fui, dont plus de 200.000 en Turquie et des milliers en Irak.

En prenant cette ville, ce groupe responsable d'atrocités -viols, décapitations, rapts et persécutions- veut s'assurer la maîtrise d'une longue bande continue de territoire à la frontière syro-turque.

"À Al-Anbar, la bataille est rude"

En Irak, malgré les frappes américaines, l'EI a avancé dans la province sunnite d'Al-Anbar (Ouest), qu'il contrôle en partie depuis le début de l'année et où l'armée a totalement perdu pied.

Carte des villes d'Irak contrôlées par le groupe de l'État islamique, les kurdes peshmergas et les forces gouvernementales.

"85% d'Al-Anbar est sous contrôle de l'EI", a dit le No2 du conseil provincial, Faleh al-Issawi, en mettant en garde contre une prochaine bataille "aux portes de Bagdad".

"À Al-Anbar, la bataille est rude", a reconnu le Pentagone qui exclut des troupes au sol. Les jihadistes y "jouissent d'une relative liberté de mouvement".

De plus, l'EI multiplie les attentats en Irak, où 21 personnes dont un député chiite, ont encore péri à Bagdad dans une nouvelle attaque.

M. Kerry a assuré depuis Paris que la Turquie autorisait la coalition internationale conduite par les État-Unis à utiliser "certaines" de ses installations. "Nous n'avons pas besoin d'entrer dans les détails, sauf pour dire que je ne crois pas qu'il y ait une divergence sur ce que nous ferons ou ne ferons pas", a-t-il déclaré, sans autres précisions.

La Turquie a démenti lundi 13 octobre tout "nouvel accord" avec Washington autorisant l'accès de ses bases à la coalition.

Ankara souhaite par ailleurs la création d'une zone tampon à la frontière entre la Syrie et la Turquie, un projet soutenu par Paris mais qui n'est "pas à l'ordre du jour" pour Washington.

AFP/VNA/CVN

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