Syrie : l'EI prend position au centre de Kobané, réunion de la coalition

Les jihadistes du groupe État islamique ont pris position pour la première fois dans le centre de Kobané lundi 13 octobre, à la veille d'une réunion à Washington des chefs militaires d'une vingtaine de pays de la coalition anti-EI.

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De violents combats entre les combattants de l'EI et les forces kurdes ont par ailleurs eu lieu lundi 13 octobre dans les faubourgs nord de Kobané, à moins d'un kilomètre de la frontière entre la Syrie et la Turquie.

Washington, leader de la coalition anti-EI, fait pression sur Ankara pour que la Turquie ouvre aux avions américains des bases aériennes depuis lesquelles ils pourraient mener des raids en Syrie et en Irak.

De la fumée s'élève d'un minaret après une nouvelle salve de bombardements sur la ville kurde de Kobané, le 13
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les jihadistes ont pu s'emparer lundi 13 octobre du centre culturel de Kobané et s'installer pour la première fois dans le centre de cette localité qu'ils convoitent depuis le lancement le 16 septembre de leur grande offensive sur cette région kurde de la Syrie.

"Auparavant, ils venaient de l'est, avançaient puis reculaient mais cette fois ils se sont bien installés (au Centre). Ils contrôlent désormais la moitié de la localité", a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Dans la troisième ville kurde de Syrie, la journée a par ailleurs été marquée par trois explosions à la voiture piégée déclenchées par des kamikazes de l'EI, selon l'OSDH, qui n'était pas en mesure de fournir un bilan des victimes.

Deux de ces explosions ont eu lieu au nord de Kobané dans une zone où un journaliste présent à la frontière turque a pu constater que les jihadistes avaient lancé une offensive.

"Objectif stratégique"

Ce secteur du poste-frontière de Mursitpinar est emprunté quotidiennement par des civils fuyant les combats et par des combattants kurdes évacués pour être soignés dans les hôpitaux de Suruç en Turquie.

C'est devenu "un objectif stratégique" pour les jihadistes, a indiqué Feyza Abdi, élue au conseil municipal de Kobané et réfugiée en Turquie, selon qui l'EI cerne "déjà la ville de trois côtés différents".

"S'ils réussissent à prendre le contrôle de cette zone, ils fermeront tous les accès et pourront commencer leur massacre" à Kobané (Aïn al-Arab en arabe).

Une femme regarde depuis la frontière turque la fumée s'élever après une nouvelle salve de bombardements sur la ville kurde de Kobané, le 13
Photo : AFP/VNA/CVN

Si l'EI a pu installer une position au centre de la ville, une semaine après être entré à Kobané et trois jours après avoir délogé les combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) de leur QG, ces derniers ont mené une contre-offensive dans le sud de Kobané et repris deux positions des jihadistes, selon l'OSDH.

Près de trois mois après le déclenchement de la campagne aérienne contre l'EI en Irak et près de trois semaines après le début des raids visant les jihadistes en Syrie, les chefs militaires de 21 pays de la coalition vont faire le point mardi 14 octobre à Washington sur leur campagne.

Elle rassemblera notamment des représentants de tous les partenaires européens de la coalition ainsi que des cinq pays arabes - Bahreïn, Jordanie, Qatar, Arabie saoudite et Émirats arabes unis - qui jouent un rôle actif dans les frappes aériennes en Syrie.

Des déclarations contradictoires de Washington et Ankara sur un accord concernant l'utilisation de bases aériennes turques par les avions américains pour effectuer des raids contre l'EI ont semé une certaine confusion.

Attentats à Bagdad

Alors qu'un responsable américain indiquait dimanche 12 octobre que les États-Unis pourraient utiliser la grande base d'Incirlik (Sud), où 1.500 Américains sont stationnés, une source gouvernementale à Ankara a affirmé lundi qu'un tel accord n'avait pas été signé.

Actuellement, les avions américains employés pour les bombardements contre l'EI décollent des bases aériennes, plus éloignées, d'Al-Dhafra aux Emirats arabes unis, d'Ali al-Salem au Koweït et d'Al-Udeid au Qatar.

Cette confusion illustre les relations difficiles entre la Turquie et les États-Unis, deux pays de l'OTAN, sur le dossier syrien.

Ankara refuse pour l'instant de se joindre à la coalition militaire internationale au motif que les frappes aériennes dirigées contre les jihadistes pourraient renforcer par ricochet le camp du président syrien Bachar al-Assad.

AFP/VNA/CVN

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