Côte d'Ivoire : cinq présidents africains planchent sur la crise

Cinq chefs d'État africains se sont réunis le 20 février à Nouakchott pour étudier des propositions destinées à sortir la Côte d'Ivoire de la grave crise née de la présidentielle du 28 novembre, qu'ils devaient présenter le 21 février à Abidjan.

Mais le Burkinabè Blaise Compaoré, contre lequel les partisans du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo s'étaient mobilisés depuis des semaines, a finalement renoncé à se rendre en Côte d'Ivoire le 21 février, a-t-on appris auprès de la présidence à Ouagadougou.

Aucun des participants à la réunion en Mauritanie n'a fait de déclaration à l'issue du conclave de plus de six heures. "Le travail progresse", a simplement dit le président tanzanien Jikaya Kikwete.

Avec Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Idriss Deby Itno (Tchad) et Blaise Compaoré, M. Kikwete fait partie du panel créé fin janvier par l'Union africaine pour dénouer la crise ivoirienne, opposant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, reconnu président élu par une grande partie de la communauté internationale, dont l'UA.

Le regain de violences à Abidjan, où au moins trois manifestants pro-Ouattara ont été tués samedi par les forces de sécurité loyales à M. Gbagbo, "a été longuement évoqué", a-t-on indiqué de source diplomatique à Nouakchott.

Jean Ping, président de la Commission de l'UA, Saïd Djinitt, représentant des Nations unies en Afrique de l'Ouest, des responsables de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédeao) et les experts du panel qui, après une mission à Abidjan début février, ont rédigé un rapport contenant des propositions de sortie de crise, ont également participé à la rencontre.

"Les répercussions négatives de cette crise que nous déplorons vivement affectent durement le peuple ivoirien frère, la sous-région, et l'Afrique dans son ensemble", a déclaré le président Ould Abdel Aziz, président du panel, au début de la réunion.

Il a souhaité "une issue pacifique qui préserve la paix, la stabilité et la démocratie en Côte d'Ivoire".

La réunion s'est déroulée en deux phases : présentation de leur rapport par les experts avec échange de vues, puis examen des options possibles de réglement de la crise.

Les chefs d'État devaient soumettre ces options aux deux rivaux ivoiriens le 21 février à Abidjan et auront jusqu'au le 21 février 28 février pour présenter des solutions à caractère "contraignant" pour les deux camps.

Selon des sources diplomatiques à Nouakchott et à Abidjan, leur venue dans la capitale économique ivoirienne le 21 février restait cependant incertaine le 20 février au soir.

M. Compaoré sera d'ores et déjà un absent de taille. "Le président ne part pas à Abidjan", a indiqué une source à la présidence à Ouagadougou, invoquant des "raisons de sécurité", sans autre précision.

Le camp Gbagbo accuse Blaise Compaoré d'avoir pris fait et cause pour Alassane Ouattara et l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui lui est alliée. Le président burkinabè est aussi considéré comme un partisan d'une intervention militaire contre M. Gbagbo, dont la Cédéao a brandi la menace.

Plus d'un millier de jeunes pro-Gbagbo étaient d'ailleurs rassemblés le 20 février au soir à l'aéroport d'Abidjan pour contester sa venue, selon des sources concordantes. Et la télévision publique RTI a montré que le drapeau burkinabè n'avait pas été hissé à l'aéroport au côté de ceux des autres pays du panel.

Guillaume Soro, Premier ministre d'Alassane Ouattara, a redit de son côté le 20 février ne pas croire à la réussite de la médiation, "parce que Laurent Gbagbo n'acceptera jamais d'entendre qu'il a perdu les élections et qu'il doit céder le pouvoir".

AFP/VNA/CVN

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