Bulgarie : le sort du gouvernement dans la balance

Les Bulgares votent dimanche 13 novembre pour élire leur président de la République dans un scrutin qui pourrait entraîner la chute du Premier ministre conservateur Boïko Borissov en cas de victoire du favori, le candidat socialiste jugé proche de Moscou.

>>Élection présidentielle en Bulgarie, un test pour le Premier ministre Borissov

>>Promouvoir le commerce et l’investissement entre le Vietnam et la Bulgarie

Affiches électorales dans les rues de Sofia, le 11 novembre 2016.
Photo : AFP/VNA/CVN

Quelque 6,8 millions d'électeurs sont appelés à choisir au deuxième tour de cette présidentielle entre la présidente du parlement Tsetska Tsatcheva, 58 ans, candidate du parti conservateur au pouvoir, Gerb, et le général Roumen Radev, 53 ans, qui était jusqu'à cet été commandant des forces aériennes, avant d'accepter l'investiture des socialistes.

Le Premier ministre bulgare Boïko Borissov, dont c'est le deuxième mandat, joue son maintien au pouvoir: il s'est engagé à démissionner "dès dimanche soir" en cas d'échec de Mme Tsatcheva, ce qui ouvrirait une période d'incertitude pour ce pays pauvre de l'UE.

Dans le régime parlementaire bulgare, l'élection d'un nouveau président, au rôle essentiellement protocolaire, n'implique pas la démission du gouvernement et la formation d'un nouvel exécutif.

Au premier tour de la présidentielle le 6 novembre, le général Radev, totalement novice en politique, avait créé la surprise en arrivant de plus de trois points devant la candidate de la majorité, critiquée pour son manque de charisme.

Ce militaire jugé enclin à plaider la cause russe est donné gagnant au deuxième tour par plusieurs sondages pour succéder au chef d'Etat sortant Rossen Plevneliev, issu du parti au pouvoir.

La présidente du Parlement se présente en candidate de la stabilité pour ce pays qui avait été secoué début 2013 par de vastes manifestations contre la corruption et la pauvreté, accompagnées d'une série d'immolations par le feu.

Ces troubles avaient mis une fin abrupte au premier mandat de Boïko Borissov, qui avait alors démissionné.

Cette fois, sa menace de jeter l'éponge en cas d'échec "a davantage mobilisé ses adversaires que ses sympathisants", estime le politologue Jivko Gueorguiev de l'institut Gallup.

Le rapport à Moscou

Le candidat Rumen Radev et sa compétitrice Tsetska Tsacheva, tous deux se présentant pour la présidence de la Bulgarie, se serrent la main avant un débat télévisé le 10 novembre 2016 à Sofia.
Photo : AFP/VNA/CVN

Une victoire du général Radev pourrait voir la présidence bulgare adopter une position plus indulgente envers la Russie, alors que le chef d'État sortant s'était distingué par son intransigeance envers Moscou.

Le candidat des socialistes s'est déclaré favorable à une levée des sanctions européennes contre la Russie et estime que "la Crimée (péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014) est de fait russe".

Le secteur énergétique bulgare est très largement dépendant de la puissante présence russe et les deux pays entretiennent des liens culturels et historiques forts.

Dramatisant l'enjeu, la majorité appelle à la mobilisation contre le "totalitarisme communiste" et "le général rouge", affirmant que le retour au pouvoir des socialistes "mènerait à un gel des fonds européens".

M. Radev défend sa neutralité en rappelant être "général de l'Otan formé aux États-Unis" et en soulignant que l'"appartenance à l'UE et à l'Otan n'a pas d'alternative".

Ancien pompier, karatéka, agent de sécurité de hautes personnalités puis maire de Sofia, Boïko Borissov domine la scène politique bulgare depuis plus de 10 ans. Mais son étoile a pâli ces derniers mois en raison de la difficulté des réformes dans ce pays miné par la corruption et l'inefficacité des services publics.

À la tête d'un gouvernement minoritaire, dont le mandat court jusqu'en 2018, il reste malgré tout favori pour remporter d'éventuelles législatives anticipées, tout comme il était revenu au pouvoir en 2014, un an après sa première démission.

En cas de chute du gouvernement, le président sortant chargerait les responsables de partis de former un nouvel exécutif puis en cas d'échec - probable - nommerait un gouvernement intérimaire. Son successeur, qui entrera en fonction le 22 janvier, convoquerait des élections anticipées.

Les premières estimations des instituts de sondage sont attendues à la clôture du scrutin à 20h00 (18h00 GMT).

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top