>>Victoire de Trump: les marchés reprennent pied
Barack Obama (droite) et Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 10 novembre à Washington. |
L'extravagant milliardaire populiste, élu mardi 8 novembreà la surprise générale et qui prendra ses fonctions le 20 janvier, s'est dit impatient de recevoir les conseils du président, démocrate, "un homme très bien".
Barack Obama a évoqué de son côté "une excellente conversation" avec celui dont il a répété, en campagne, qu'il représentait une menace pour la démocratie américaine. "Nous voulons faire tout ce que nous pouvons pour vous aider à réussir", a-t-il ajouté à l'issue de ce face-à-face de 90 minutes dans le Bureau ovale.
Les deux hommes, qui se sont serré la main, n'ont répondu à aucune question. "Une bonne règle : ne répondez pas aux questions (des journalistes) quand ils commencent à crier", a dit en souriant M. Obama, se penchant pour donner une petite tape sur le bras de l'homme d'affaires new-yorkais.
Le président américain Barack Obama (droite) et son vice-président Joe Biden, le 9 novembre à Washington. |
Le tribun populiste de 70 ans, qui sera le plus vieux président à entrer à la Maison Blanche, n'a jamais occupé de fonction élective.
«Faire des choses spectaculaires»
Donald Trump s'est ensuite rendu sur la colline du Capitole pour rencontrer les deux hommes qui seront chargés de transformer en lois le programme du 45e président américain : Paul Ryan, président de la Chambre des représentants, et Mitch McConnell, chef de la majorité du Sénat.
"Nous allons faire des choses spectaculaires pour les Américains, j'ai hâte de commencer. Franchement, dès que possible", a déclaré M. Trump, citant l'immigration, la santé, et l'emploi comme ses priorités.
Le milliardaire a pu en profiter pour se rendre sur le balcon du "Speaker" au Capitole afin de découvrir le lieu où il prêtera serment le 20 janvier, l'une des plus belles vues de la capitale américaine, d'où l'on aperçoit le nouvel hôtel de Donald Trump, dans le spectaculaire bâtiment de l'ancien bureau des postes.
Michelle Obama s'est de son côté entretenue, à huis clos, avec la très discrète Melania Trump. Les deux femmes ont eu une "excellente conversation", selon Barack Obama.
Dow Jones à la hausse
Le Dow Jones a battu un record jeudi 10 novembre à Wall Street, au surlendemain de l'élection inattendue du républicain, mais la Bourse a enregistré des performances très contrastées comme en témoigne une baisse du Nasdaq.
Alors qu'elle paraissait depuis des mois privilégier l'idée d'une victoire de la démocrate Hillary Clinton, présentée comme un garant de stabilité, Wall Street a vite semblé prendre son parti de la victoire de son rival républicain.
L'agence S & P Global Ratings a confirmé la note "AA+" accordée à la dette américaine, estimant que les institutions du pays étaient suffisamment solides pour compenser "le manque d'expérience" et les "incertitudes" sur le programme du 45e président des États-Unis.
Le Canada et le Mexique se sont dits prêts à renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna). Donald Trump a plaidé durant sa campagne pour un retour à davantage de protectionnisme aux États-Unis, évoquant maintes fois une renégociation, voire une abrogation, de l'Aléna.
Ce traité a été conclu par Washington et Ottawa en 1989, puis étendu au Mexique cinq ans plus tard.
"Si les Américains veulent parler de l'Aléna ou de n'importe quel autre accord commercial, (le Canada) est toujours ouvert pour en discuter avec eux", a indiqué jeudi 10 novembre le Premier ministre canadien Justin Trudeau.