>>Trump refond son équipe de transition et met de l'eau dans son vin
>>Barack Obama et Donald Trump jouent la transition apaisée
Des manifestants hostiles au président élu Donald Trump à Los Angeles, le 12 novembre 2016. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Pas d’Amérique raciste", "Donald Trump doit s’en aller", scandaient des milliers de manifestants dans les rues de Chicago (nord), certains portant à la poitrine une épingle à nourrice, devenue symbole de solidarité avec les minorités attaquées par la candidat républicain pendant la campagne.
À New York (Nord-Est), au moins 10.000 personnes ont remonté la 5e Avenue jusqu’à la 56e rue, où se trouve la tour Trump, dans laquelle le président élu mardi devait passer le week-end pour préparer son futur gouvernement.
"Je veux un président qui unit et ne divise pas les gens", a expliqué à l’AFP Nadia Sisneros, 29 ans, d’origine mexicaine, venue manifester près de la tour Trump. "J’ai peur parce que je suis une immigrée. J’ai vécu dans ce pays toute ma vie, je ne veux pas revenir dans un pays que je ne connais pas".
Les manifestants à Los Angeles (sud-ouest) étaient aussi plus de 10.000 à défiler contre le nouveau président, qui a appelé samedi les Américains à s’unir après une campagne qui a profondément divisé le pays.
"Cela va être un grand moment dans la vie de TOUS les Américains. Nous allons nous unir et nous allons gagner, gagner, gagner !", a tweeté Donald Trump, au moment où plusieurs milliers de personnes affluaient près de ses bureaux aux cris de "Trump n’est pas mon président" ou "New York vous déteste".
Le réalisateur de cinéma Michael Moore, critique de Donald Trump, est entré dans la tour pour tenter d’y rencontrer le président élu, en vain.
Nationalistes européens
Un apôtre du Brexit, Nigel Farage, président du parti britannique europhobe et anti-immigration Ukip, était également présent à New York et a rencontré le président élu. "Je suis convaincu qu’il sera un bon président. (...) C’est un homme avec qui nous pouvons faire affaire", a-t-il déclaré, selon un communiqué de l’Ukip.
La député française et nièce de la présidente du parti d’extrême droite Front national Marine Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen, a quant à elle tweeté samedi 12 novembre qu’elle répondait "+oui+ à l’invitation de Stephen Bannon, directeur de campagne de Trump, à travailler ensemble".
Ces marques de soutien de l’extrême droite européenne contrastaient avec les premières déclarations de Donald Trump, qui a semblé mettre de l’eau dans son vin.
"Je veux un pays où les gens s’aiment les uns les autres", a-t-il déclaré dans un entretien au quotidien Wall Street Journal (WSJ) publié vendredi 11 novembre.
Le magnat de l’immobilier, dont la première longue interview télévisée devait être diffusée dimanche par CBS, a suggéré qu’il pourrait amender et non abroger la réforme de l’assurance santé dite "Obamacare", qui a permis à 22 millions d’Américains supplémentaires d’avoir une couverture médicale.
Il a aussi jugé qu’enquêter sur sa rivale Hillary Clinton n’était pas sa priorité. Pendant la campagne il a pourtant répété que la démocrate méritait d’aller "en prison" pour avoir utilisé un serveur privé pour ses emails quand elle était chef de la diplomatie.
"Vue différente sur la Syrie"
Donald Trump (gauche) reçu par Barack Obama dans le bureau ovale de la Maison-Blanche, le 10 novembre 2016 à Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Donald Trump a constitué vendredi 11 novembre l’équipe de transition chargée de mettre sur pied, d’ici sa prise de fonction le 20 janvier, sa nouvelle administration, dans laquelle son vice-président élu Mike Pence est promis à "un grand rôle", a-t-il précisé au WSJ.
M. Pence a pris en main cette équipe, forte de soutiens indéfectibles: l’ex-maire de New York Rudy Giuliani, l’ex-président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, et un sénateur en pointe contre l’immigration illégale, Jeff Sessions.
Plus surprenant, trois enfants adultes de Donald Trump - Ivanka, Donald Jr et Eric - en font aussi partie, ainsi que le mari d’Ivanka, Jared Kushner.
Beaucoup dans cette équipe sont membres de l’establishment qu’il a tant décrié pendant sa campagne. Il a aussi recruté des lobbyistes, profession dont il avait également dit pis que pendre.
Après avoir parlé avec la Première ministre britannique Theresa May et son homologue israélien Benjamin Netanyahu, le président élu s’est entretenu vendredi avec le président français François Hollande, notamment sur la Syrie et le climat.
"J’ai une vue différente de beaucoup de gens sur la Syrie", a dit Donald Trump au WSJ, suggérant qu’il fallait lutter davantage contre le groupe Etat islamique.
Tandis que le président élu consulte à New York, le président en exercice, Barack Obama, s’apprête à effectuer une dernière tournée en Europe à partir de lundi.
Durant ce voyage, il tentera de rassurer des alliés encore sonnés par l’élection du candidat républicain.