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L'un des négociateurs de l'opposition, Carlos Ocariz (droite), aux côtés du porte-parole de l'opposition Jesus Torrealba, lors d'une conférence de presse, le 12 novembre 2016 à Caracas. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous nous engageons solennellement à ce que nos divergences politiques trouvent une réponse uniquement dans le strict cadre constitutionnel, un processus démocratique, pacifique et électoral", indique une déclaration conjointe lue par des représentants des deux parties à l'issue de deux journées de discussions, sous l'égide du Vatican, dans un hôtel de Caracas.
Dans une déclaration à la radio argentine Rebelde, le président vénézuélien Nicolas Maduro a lui "misé sur la réussite de ce dialogue", se félicitant que "enfin l'opposition soit venue à la table des négociations".
"Il y a deux modèles, un modèle révolutionnaire indépendantiste, et un autre modèle, celui des forces politiques de l'élite, ce modèle qui a été le passé de notre pays", a-t-il ajouté. "Mais je reconnais l'opposition vénézuélienne, et je mise sur le succès de ce dialogue".
Dans un communiqué publié peu après et lu par l'un des négociateurs de l'opposition, Carlos Ocariz, la Table pour l'unité démocratique (MUD), qui regroupe la plupart des partis de l'opposition, a précisé que la MUD continuera à oeuvrer "jusqu'à obtenir le plus IMPORTANT : des élections nationales et un référendum révocatoire" à l'encontre du président Nicolas Maduro.
"Vivre ensemble en paix"
L'envoyé du Vatican, Monseigneur Claudio Maria Celli, le 12 novembre 2016 à Caracas. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Aucun de ces deux scénarios n'est cependant mentionné dans la déclaration conjointe de samedi, titrée "Vivre ensemble en paix".
Jusque-là l'opposition considérait comme prioritaire une élection présidentielle anticipée au premier trimestre de 2017, alors que celle-ci est prévue normalement pour la fin de 2018, ou un référendum révocatoire d'ici la fin de cette année, référendum qui a été suspendu le 20 octobre par les autorités électorales.
Cette suspension avait contribué à la très nette aggravation des tensions politiques dans le pays, suscitant des invectives mutuelles entre les deux parties.
"Pénurie de médicaments"
Quinze partis politiques d'opposition ayant refusé de participer à ces négociations avec le gouvernement ont répété samedi dans un courrier aux représentants du Vatican que "les conditions n'étaient toujours pas réunies" pour de vrais pourparlers.
Dans ce courrier, ils ont exigé que soit "organisé un référendum révocatoire d'ici la fin 2016, estimant que cet outil est une alternative pacifique, démocratique, électorale et constitutionnelle".
En attendant un éventuel dénouement dans les urnes, le gouvernement et l'opposition assise à la table des négociations se sont engagés samedi le 12 novembre à "établir une relation politique respectueuse" : "Nous exprimons notre ferme engagement envers une cohabitation pacifique, respectueuse et constructive, car il n'y a pas de politique ni de cohabitation dans la violence", relève la déclaration.
Les parties se sont également engagées à "mener une grande mobilisation nationale en faveur de la concorde, la reconnaissance mutuelle et la paix".
En attendant de se retrouver, le 6 décembre, les négociateurs des deux camps vont continuer à travailler, dans le cadre de réunions thématiques, toujours sous les auspices du Vatican et de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) présidée par l'ancien chef de l'État colombien Ernesto Samper.
Après ces deux journées de négociations, le représentant du pape François, Mgr Claudio Maria Celli, a appelé à ce que, au plan économique, des mesures soient prises "à court terme pour rendre à nouveau disponibles médicaments et nourriture", dont la pénurie atteindrait jusqu'à 80% selon certains chiffres.
L'économie du Venezuela, qui dépend quasi exclusivement de sa production pétrolière, a sombré avec la chute des cours du brut, entraînant pénuries et flambée des prix. L'inflation devrait atteindre 475% cette année, selon le FMI, puis 1.660% en 2017.