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Port de fret de Duisbourg, en Allemagne. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
Un mois et demi après son arrivée au pouvoir, la coalition du chancelier Friedrich Merz a approuvé en conseil des ministres le projet de budget 2025 et les grandes lignes des finances publiques jusqu'en 2029.
Ce programme, qui sera soumis au parlement après l'été, met en oeuvre le spectaculaire virage annoncé par le dirigeant conservateur après son élection, qui fait le pari d'un endettement accru pour sortir la première économie de la zone euro de la récession et pour remettre à niveau ses infrastructures.
Les prévisions budgétaires présentées mardi 24 juin prévoient des records de dépenses pour l'armée, pour les routes, les chemins de fer, la numérisation de l'administration ou les hôpitaux, ainsi que des records de nouveaux emprunts.
Les chiffres annoncées donnent le tournis: le ministère des Finances prévoit pour l'ensemble de la législature de contracter quelque 847 milliards d'euros de dettes, répartis entre le budget ordinaire - 500 milliards de nouvelles dettes jusqu'en 2029 - et des fonds spéciaux.
Pour 2025, les emprunts s'élèveront à environ 143 milliards d'euros: 81,8 milliards sur le budget ordinaire (contre 33,3 milliards l'an dernier) et 61,3 milliards pour les deux fonds spéciaux dédiés aux infrastructures et à l'armée. Pour 2026, le gouvernement prévoit 172,7 milliards d'euros d'emprunts.
Des largesses justifiées car "les gens doivent sentir que les choses changent", fait valoir le nouveau gouvernement qui associe les conservateurs (CDU/CSU) et les sociaux-démocrates.
À elles seules, les dépenses militaires devraient atteindre le montant colossal de 162 milliards d'euros en 2029, soit plus du triple du montant du budget allemand de la défense avant la crise en Ukraine.
L'Allemagne atteindrait ainsi en 2029, six ans plus tôt que prévu, le nouvel objectif des membres de l'OTAN de consacrer 3,5% du PIB de leur PIB aux dépenses de défense stricto-sensu.
S'y ajoute, selon les plans de l'OTAN, une composante de 1,5% du PIB pour des dépenses de sécurité au sens large, comme les réseaux cyber ou les infrastructures.
Face à la menace russe et à l'incertitude croissante sur la protection américaine, le chancelier Friedrich Merz veut faire de l'Allemagne "l'armée conventionnelle la plus puissante d'Europe".
AFP/VNA/CVN