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"J’avais décidé de ne pas mettre mes enfants à l’école ce matin, mais j’ai changé d’avis hier soir pendant le dîner. La vie continue", raconte un père de famille de 47 ans, en conduisant ses deux fils à l’école.
"L’un de mes fils m’a dit qu’il ne voulait pas se faire tirer dessus, mais je lui ai dit qu’il y avait des militaires pour le protéger, que ça n’arriverait pas", témoigne-t-il, pas complètement rassuré.
La vie reprend progressivement ses droits dans les rues de Bruxelles tandis que l’alerte terroriste est toujours maintenue à son niveau maximal. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Jugeant que la menace restait "sérieuse et imminente", les autorités belges ont maintenu à son niveau maximal l’alerte terroriste. Mais elles ont tout de même décidé de redémarrer progressivement les lignes de métros, et de rouvrir les écoles fermées depuis le 23 novembre.
Quelque 300 policiers supplémentaires ont été mobilisés pour la protection des écoles bruxelloises, en plus de ceux qui l’étaient déjà auparavant.
Devant le Lycée français de Bruxelles, situé dans le quartier huppé d’Uccle, dans le sud de la capitale, des soldats armés surveillent les arrivées des plus de 2.000 élèves.
"Nous ne sommes pas du tout rassurés", disent Karol et Candice, qui viennent d’y déposer leurs deux enfants, élèves de l’école primaire de l’établissement.
Ils s’interrogent, comme beaucoup d’autres : pourquoi les écoles sont-elles à nouveau ouvertes alors qu’elles ne l’étaient pas les 23 et 24 novembre? Et ce alors que le degré de menace est toujours maintenu à son plus haut niveau ?
Karol et Candice ont en tous cas décidé d’acheter des téléphones portables pour leurs enfants, "pour garder le contact" pendant la journée.
"Ça craint"
Nadia, mère d’un garçon de 11 ans et d’une fille de 9 ans, vient de les déposer devant la petite école communale de Haren, un quartier excentré du sud de Bruxelles. "On reste calme, mais on regarde autour de soi. Tout le monde est suspect. Nous les musulmans, on est visés aussi", confie-t-elle.
"J’ai mis un dessin animé à la télévision ce matin et moi j’ai écouté les informations dans la cuisine", dit-elle. "Comme ça, pas de boule au ventre, parce que franchement, ça craint".
Nathalie, qui habite dans le quartier, regrette de ne pas avoir pu rentrer jusqu’à la classe de maternelle pour accompagner sa fille : "Consigne officielle", lui répond le directeur.
"J’ai fait des cauchemars toute la nuit", avoue Fatima, mère d’une fillette également inscrite en maternelle, alors qu’une voiture de police passe dans la rue.
Dans les rues de Bruxelles, étonnament calmes les 23 et 24 novembre, le flux de voitures a repris le 25 novembre, provoquant le retour des traditionnels bouchons, au grand dam des cyclistes qui avaient pris leurs aises.
Le métro, fermé depuis le 21 novembre, a redémarré dans la matinée, mais seulement partiellement et jusqu’à 22h00 (21h00 GMT), au lieu de minuit d’ordinaire.
"Il y avait une affluence normale", constate Muriel, qui a pris le métro pour se rendre sur son lieu de travail. "Mais les gens avaient l’air plus repliés sur eux-mêmes", observe-t-elle.
"Keep calm and carry on" (Gardez votre calme et tenez bon), affichait le 25 novembre sur sa Une, en gros caractères, le quotidien la Libre Belgique, reprenant le slogan qu’avait imaginé le gouvernement britannique au début de la Deuxième Guerre mondiale.