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Brexit : l'UE presse Londres de négocier "sérieusement"

L'Union européenne a exhorté lundi 28 août les Britanniques à négocier "sérieusement" les termes de leur divorce, plutôt que d'imaginer de futurs accords commerciaux, lors du lancement d'une nouvelle session de tractations dans un climat tendu à Bruxelles.

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Le "Monsieur Brexit" de l'Union européenne, le Français Michel Barnier (droite), et son homologue britannique David Davis, le 20 juillet à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le troisième round du Brexit, qui s'achèvera jeudi 31 août, a été ouvert en fin d'après-midi au siège de la Commission européenne par le "Monsieur Brexit" de l'UE, le Français Michel Barnier, et son homologue britannique, David Davis.

"Pour être honnête, je suis préoccupé, le temps passe vite", a lancé d'emblée M. Barnier. "Nous devons commencer à négocier sérieusement", a-t-il insisté, appelant le Royaume-Uni à présenter des positions "claires" sur les modalités de leur retrait avant "de discuter de la relation future ou d'une période de transition".

"Pour le Royaume-Uni, la semaine qui vient doit permettre de faire avancer les discussions techniques sur tous les sujets", lui a répondu M. Davis, qui s'est tourné ostensiblement vers M. Barnier en répétant la fin de sa phrase : "tous les sujets".

Cette nouvelle session de négociation ne démarre pas sous les meilleurs auspices, après que les Européens ont fustigé le "manque de substance" des positions des Britanniques, lesquels ont invité en retour l'UE à ne pas "traîner des pieds" et à être "souple".

Les 27 pays qui resteront dans l'UE ont fixé trois priorités absolues : la facture que devra honorer le Royaume-Uni en quittant l'Union, le sort des citoyens européens sur le sol britannique et l'avenir de la frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord.

Ce n'est qu'à condition d'avoir accompli des "progrès suffisants" dans ces domaines qu'ils accepteront de discuter, dans une seconde phase de négociations, de la "relation future" avec le Royaume-Uni sur le plan commercial.

"Flexibilité et imagination"

David Davis en charge pour le Royaume-Uni des négociations de sortie de l'Union européenne, le 20 juillet à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le temps presse pour organiser ce divorce sans précédent, programmé fin mars 2019, mais "ce n'est pas le manque de temps qui nous empêche d'avancer, jusqu'ici, c'est le manque de substance" côté britannique, avait estimé vendredi 25 août un haut responsable européen.

Pour faire des progrès, "il faut de la flexibilité et de l'imagination des deux parties", a répliqué lundi 28 août M. Davis, estimant que son gouvernement avait "travaillé dur" pour publier une salve de documents sur sa position dans différents domaines liés au Brexit. "Et nous sommes prêts à nous retrousser les manches et à nous mettre au travail une fois de plus", a-t-il ajouté.

Mais du point de vue de Bruxelles, la plupart des textes publiés par Londres jusqu'ici traitent de la "relation future" avec l'UE, que les Européens refusent d'aborder pour l'instant.

Selon un haut responsable européen, les Britanniques "ont promis une présentation orale de leur analyse juridique" du règlement financier du Brexit, un dossier explosif, dans lequel Bruxelles a plusieurs fois déploré le silence de Londres.

Mais "aucune percée" n'est à attendre lors de cette session selon les négociateurs européens, dont l'objectif est de s'accorder rapidement avec Londres sur une méthode de calcul, sans parler tout de suite de chiffres.

Le solde de tout compte que devra verser le Royaume-Uni pour honorer ses engagements financiers au sein de l'UE est officieusement évalué côté européen entre 60 et 100 milliards d'euros, alors que Londres refuserait de payer plus de 40 milliards selon la presse britannique.

''Monnaie d'échange''

Sur la question irlandaise, l'UE est "un peu inquiète du lien" fait par Londres "entre l'avenir du processus de paix irlandais et la future relation" avec les 27, a expliqué un responsable européen. "Il est très important que le processus de paix ne devienne pas une monnaie d'échange", a-t-il insisté.

Et concernant les droits des expatriés après le Brexit, l'un des blocages majeurs demeure le refus britannique de voir la Cour de justice de l'UE garantir directement ces droits pour les Européens sur le sol britannique.

Jean-Claude Juncker, président de l'Union européenne, le 29 avril à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

Michel Barnier avait souhaité que les 27 puissent trancher la question des "progrès suffisants" lors d'un sommet en octobre. Ce qui aurait permis d'engager dès l'automne des tractations parallèles sur les futures relations commerciales avec Londres.

Mais selon une source diplomatique, le négociateur en chef de l'UE a récemment "exprimé des doutes" sur ce calendrier, en raison du peu d'avancées enregistrées. "Je suis prêt à intensifier les négociations dans les prochaines semaines pour avancer", a proposé lundi 28 août M. Barnier.


AFP/VNA/CVN

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