Attaques à l'arme blanche à Bruxelles et Londres contre les forces de l'ordre

Les autorités belges et britanniques poursuivent leurs enquêtes après deux attaques, qualifiées de "terroristes", à l'arme blanche et au "cri d'Allah Akbar !", contre les forces de sécurité à Bruxelles et à Londres, dans un contexte de multiplication des attentats jihadistes en Europe.

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Une capture d'écran montrant des policiers sur les lieux de l'attaque au couteau contre des militaires à Bruxelles, le 25 août 2017.
Photo : AFP/VNA/CVN

Un Belge d'origine somalienne a d'abord agressé des soldats au couteau vendredi soir 25 août, dans la capitale belge, avant d'être tué. Moins de deux heures plus tard, dans la capitale britannique, un homme armé d'un sabre a blessé trois policiers.

L'attaque en Belgique a rapidement été qualifiée de "terroriste" par les autorités et samedi soir 26 août l'EI l'a revendiquée dans un communiqué sur Telegram de son organe de propagande Amaq.

"L'assaillant de l'attaque de Bruxelles était l'un des soldats de l'Etat islamique", a indiqué le communiqué: "L'opération a été menée en réponse aux appels à cibler les États de la coalition" internationale antijihadistes opérant en Syrie et en Irak, dont la Belgique fait partie.

À Londres, la police britannique a annoncé dans la nuit que l'assaillant arrêté devant le palais de Buckingham était détenu "dans le cadre de la législation antiterroriste".

Cet homme de 26 ans originaire de Luton, à 50 km au nord de Londres, a "crié à plusieurs reprises Allah Akbar !" ("Dieu est le plus grand !" en arabe) et les policiers, qui n'étaient pas armés, l'ont neutralisé au gaz lacrymogène, a annoncé samedi 26 août la police britannique.

Ces deux attaques sont survenues à la veille d'une grande manifestation pour la paix à laquelle ont participé plus de 100.000 personnes unies par le slogan "je n'ai pas peur" samedi 26 août à Barcelone, une semaine après les attentats dans cette ville et à Cambrils, également en Catalogne (nord-est), qui ont fait 15 morts et plus de 120 blessés les 17 et 18 août.

Revendiqués par l'organisation État islamique (EI), les attentats de Catalogne ont été perpétrés par six Marocains âgés de 17 à 24 ans ayant grandi ensemble dans la petite ville catalane de Ripoll. Tous ont été tués par la police.

"Des cris et deux coups de feu"

À Bruxelles, le parquet fédéral a dit avoir ouvert une enquête pour des "faits de tentative d'assassinat terroriste". L'assaillant "s'est précipité dans le dos" de trois militaires "et les a frappés" avec un couteau, "criant +Allah Akbar+ !", ont raconté samedi matin 26 août les enquêteurs.

L'un des militaires a alors ouvert le feu. "L'homme a été touché à deux reprises et est décédé peu après, à l'hôpital, des suites de ses blessures", a expliqué le parquet, ajoutant que l'agresseur "était aussi en possession d'une arme à feu factice et de deux corans".

L'assaillant, né en 1987, "est de nationalité belge, d'origine somalienne", a poursuivi cette même source, avant de préciser qu'il "est arrivé en Belgique en 2004 et a obtenu la nationalité belge en 2015. Il n'était "pas connu pour des faits de terrorisme, mais bien pour un fait de coups et blessures en février 2017".

L'attaque a eu lieu peu après 20h00 (18h00 GMT) à proximité de la très touristique Grand-Place, l'une des zones où patrouillent des militaires armés, en raison de la menace terroriste en Belgique.

"J'ai entendu des cris et directement deux coups de feu", a déclaré à l'AFP Yohan (il n'a pas souhaité donné son nom de famille), qui se trouvait sur une terrasse proche du lieu de l'attaque. La Belgique a été la cible le 22 mars 2016 d'un double attentat perpétré par des kamikazes se réclamant de l'EI, qui a fait 32 morts et plus de 150 blessés, la pire attaque terroriste jamais commise dans ce pays. Depuis, elle a été le théâtre de plusieurs agressions contre des militaires ou des policiers.

Samedi 26 août, l'organe chargé en Belgique de l'évaluation de la menace terroriste, l'Ocam, a maintenu le niveau actuel à 3 sur une échelle de 4.

Un homme "qui a agi seul"

La police assure la sécurité après une attaque à Bruxelles, le 25 août 2017.
Photo : AFP/VNA/CVN

À Londres, la police a annoncé que le niveau de la menace restait à "grave", signifiant qu'un attentat est "très probable".

L'auteur des faits, actuellement détenu dans un poste de police du centre-ville, dans le cadre de la législation antiterroriste qui permet une détention de 14 jours sans poursuites, a stoppé sa voiture vers 20h35 heure locale (19h35 GMT) près d'un véhicule de police devant la résidence de la reine Elizabeth, qui était alors dans son château écossais de Balmoral.

Les policiers "ont remarqué un grand couteau dans sa voiture et sont allés l'arrêter", selon la police britannique. Trois d'entre eux ont été "légèrement blessés". "Nous pensons que l'homme a agi seul et nous ne cherchons pas d'autres suspects à ce stade", a déclaré le commandant Dean Haydon, à la tête de la direction du contre-terrorisme chargée de l'enquête.

Il a précisé qu'il "était normal que cela soit traité, pour l'heure, comme un acte terroriste". La Grande-Bretagne a été durement frappée par le terrorisme cette année, avec trois attentats revendiqués par le groupe Etat islamique depuis mars.

À Londres, des assaillants ont utilisé par deux fois un véhicule pour percuter des passants avant des les attaquer avec des couteaux, en mars (cinq morts) et en juin (huit morts). En mai, un homme s'est fait exploser avec une bombe artisanale à la sortie d'un concert à Manchester, faisant 22 morts.

D'autres attaques ou tentatives présumées ont eu récemment eu lieu ailleurs en Europe, dont Stockholm en avril dernier, Berlin fin décembre 2016 et Nice en juillet 2016.

AFP/VNA/CVN

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